Vous en parlerez aujourd'hui. Les députés de gauche (re)changent de nom de groupe
Tous les jours, Jean-Mathieu Pernin repère une info à partager, à la machine à café ou sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui, le changement de nom des députés socialistes.
À l'Assemblée nationale, le groupe Nouvelle gauche change de nom et ne fait pas vraiment dans l'originalité. Il a décidé de s'appeler "groupe socialiste et apparentés", comme c'était le cas avant. C'est un nom qui n'est pas très original pour un groupe composé uniquement de parlementaires socialistes. Selon Valérie Rabault, la présidente de ce groupe, il s'agit de clarifier les choses. C’est vrai que le terme Nouvelle gauche n’a jamais vraiment pris. Le Parti socialiste a déjà du mal à faire entendre que son premier secrétaire s’appelle Olivier Faure, alors le flou serait encore plus grand avec un groupe parlementaire socialiste qui s'appellerait autrement, tout en restant associé à la rue de Solférino. Psychiatrie et communication ne font pas toujours bon ménage.
À l’époque des législatives 2017, il fallait un nom qui fasse oublier les années Hollande et le dernier carré de grognards socialistes s’est dit qu’en changeant de patronyme, tout serait différent. Et là, on a l’impression que le Parti socialiste est en cavale et qu’il s’est fait avoir en achetant une nouvelle identité.
Changer de nom pour faire oublier
Il est compliqué de changer de nom. Souvent, les grandes marques s’en servent pour effacer un scandale. Le Crédit Lyonnais par exemple est devenu LCL. Problème : personne ne dit qu'il va ouvrir un compte chez LCL parce que c'est une nouvelle banque. Pareil pour la mutuelle MMA, qui n’est pas qu’une publicité dont le slogan et la petite musique vous donne envie de vous faire arracher une dent sans anesthésie. Scandale dans les années 90, urgence marketing : les Mutuelles du Mans deviennent MMA.
Là où cela devient difficile, c’est que les membres du Parti socialiste qui souhaitent rejoindre Jean-Luc Mélenchon, comme Marie-Noëlle Lienemann, pourrait le faire sous l’appellation d’un mouvement baptisé : les socialistes. Dans les prochains jours, cela pourrait donner des rencontres surréalistes comme : "Tu es socialiste ? - Pas du tout je suis socialiste ! - Ah pardon, j’ai cru que tu étais socialiste. Tu imagines le truc, être socialiste alors que je le suis sans l’être." Dans les discours de chacun, le mot socialiste résonne encore comme l’enfant de Jaurès. Ces élus essayent d’en obtenir la garde pour crédibiliser le discours de gauche.
Changer de nom, changer de sexe
L’identité en politique, c’est important pour savoir où on se trouve. Richard Ferrand par exemple, ancien socialiste, futur président LREM de l’Assemblée nationale, est passé au niveau au-dessus. Concernant l’identité, il évoque son problème de genre en expliquant "vous me pardonnerez de ne pas être une dame". S'il le souhaite, il le peut. C’est un long chemin mais il peut devenir une femme, c’est un engagement. Le débat sur l’identité parlementaire ne fait que commencer.
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