Cet article date de plus de cinq ans.

Vous en parlerez aujourd'hui. Selon un sondage, un français sur deux serait favorable à l'arrivée d'un militaire au pouvoir en cas de nouvel attentat

Tous les jours, Jean-Mathieu Pernin repère une info à partager, à la machine à café ou sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui, un sondage à prendre avec prudence.

Article rédigé par franceinfo, Jean-Mathieu Pernin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des militaires de la force Sentinelle patrouillent sur le Trocadéro, à Paris, le 25 juin 2017. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Les Français sont attachés aux militaires, selon un sondage publié par l'hebdommadaire Le Point. En allant un peu plus loin, un sondés sur deux soutiendrait même un haut gradé à l'Elysée. Un sondage à prendre avec prudence. Un français sur deux plébisciterait un militaire au pouvoir en cas de nouvelle attaque terroristes. La phrase fait de l’effet, elle impressionne et dans une époque troublée, elle perturbe.

La France serait prête à se donner aux militaires, la prochaine chanson de Maitre Gims sera une reprise de la Madelon, Dany Boon prêt à filmer sa version de la bataille de Diên Biên Phu. Il faut être prudent avec ce genre d’info. Déjà Odoxa qui réalise l’enquête à interroger 1 002 personnes qui serait représentatif de la population. 1 002 personnes sur 67 millions de Français, ce n’est pas énorme, mais ça indique une tendance.

Histoire de perception

Quand vous dites un français sur deux, vous comprenez que l’autre personne dans la pièce ne pense pas la même chose que vous. Par contre, si je vous dis la moitié des français, cela inclue un groupe pas seulement une personne. Cela veut dire que si vous n’êtes pas d’accord avec la majorité, vous avez toujours une autre partie de la population avec laquelle vous pourrez être d’accord. 

Il y a aussi le doute par rapport à la question  Les instituts de sondage s’interroge d’une drôle de manière. A la question, "si la France était confrontée à de nouveaux attentats terroristes, seriez-vous favorable à ce que l’on nomme, temporairement, un militaire à la tête du pays ?". Les réponses que l’on propose sont : d’accord, pas d’accord, plutôt pas d’accord ou plutôt d’accord. C'est bizarre cette histoire de plutôt. Qui dans la vie, hors sondage, utilise ce mot, cette expression ? Tiens, je vais faire des paupiettes à midi ? Plutôt pas d’accord. Et dans le sondage les réponses avec plutôt, 57%, sont majoritaire, alors quelles conclusions en tirer ?

Un sondage dans l'air du temps

Alors si une chose est intéressante dans ce sondage, c’est qu’il souligne l’air du temps. Oui, dès qu’il y a un trouble, le réflexe des casernes n’est jamais loin. Une sensation qui monte au fil des ans et que l’on retrouve chez beaucoup de jeunes européens. Cette enquête publiée par des scientifiques européens qui montrait que le 18-25 ans en Europe n’était pas tant que ça attacher à la démocratie. De là à se dire qu'un Français sur deux soutiendrait un militaire au pouvoir et que les partisans se trouve majoritaire du côté du RN. Ah ! ce n'est pas chez les écolos c’est bizarre parce que ça a toujours été comme ça, quelle surprise.

Enfin dernière chose, ce sondage a été réalisé pour Jean-Claude Latés. Un éditeur qui sort le livre d’un journaliste du Parisien, imaginant la possibilité qu’Emmanuel Macron appelle un militaire à le remplacer. L’auteur précise qu’il s’agit d’une fiction. Une fiction parfois c’est bien de connaître le sens des mots.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.