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Fake news, complots, "nazi noir" : les derniers récits de campagne

À six semaines de l'élection présidentielle, les deux candidats Kamala Harris et Donald Trump sont au coude à coude dans les sondages. Ce 9e épisode de Washington d’ici, le podcast original avec les correspondants des médias francophones publics, s'intéresse à l'importance des états-pivots, à l'arme de Kamala Harris, aux Haïtiens de Springfield qui "mangent les animaux de compagnie", selon Donald Trump, et au "black nazi" de Caroline du Nord.
Article rédigé par franceinfo - Zena Serhal
Radio France
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L'ancien président des États-Unis et candidat républicain Donald Trump s'adresse à la presse à la Trump Tower à New York, le 26 septembre 2024. (ANGELA WEISS / AFP)

Dans l'État pivot de Pennsylvanie, historiquement démocrate, le vote anticipé a commencé. Jordan Davis y a rencontré les électeurs pro-Trump, "où l'on voit vraiment la progression de Donald Trump dans ces coins historiquement classe ouvrière (...), qui ont massivement plébiscité Donald Trump en 2016." Les arguments économique et identitaire ressortent : la flambée des prix des logements à cause des immigrés selon leurs dires. Frédéric Arnould rappelle que "depuis 2008, les électeurs ont toujours sélectionné le vainqueur dans cette course à la Maison blanche : Obama, deux fois, Trump, Biden, et maintenant, selon les sondages, il y a égalité parfaite entre les deux candidats en Pennsylvanie."

La Pennsylvanie, c'est le plus important des sept états-pivots. "À Morgantown, au bord du comté de Lancaster, partie un peu rurale de la Pennsylvanie", Guillaume Naudin a assisté à un évènement où "il y avait Doug Burgum, le gouverneur du Dakota du Nord et Kristi Noem, gouverneur du Dakota du Sud. Les électeurs trumpistes ont beaucoup insisté sur un aspect du discours de Kamala Harris qui les inquiète : va-t-elle à nouveau changer d'avis sur l'exploitation du gaz naturel par fracturation hydraulique ?" L'activité avait permis le rétablissement économique de la Pennsylvanie. Aujourd'hui, l'État fournit 20% du gaz naturel américain.

Les immigrés haïtiens mangent les animaux de compagnie, selon Trump

À Springfield, dans l'Etat de l'Ohio, Donald Trump a déclaré que des immigrés haïtiens, très nombreux dans cette ville, mangeraient des animaux domestiques. Sébastien Paour s'est rendu sur place où il a rencontré le directeur du centre communautaire haïtien : "C'est inimaginable de dire une chose pareille. On n'a pas ça dans notre culture en Haïti de manger des animaux", a-t-il réagi. Le maire de Springfield et le gouverneur Républicain de l'Ohio ont appelé à cesser d'entretenir de fausses rumeurs. Mais Donald Trump fait la sourde oreille. "Pour rêver gagner, ajoute Frédéric Arnould, il faut alimenter cette poêle à charbon avec cette rhétorique controversée qui n'a ni queue ni tête, mais qui est essentielle pour essayer de rameuter ces troupes contre l'immigration." Donald Trump continue de véhiculer nombre de stéréotypes et préjugés contre la communauté haïtienne, qui nourrissent son électorat.

Kamala Harris propriétaire d'une arme

Lors d'un show chez Oprah Winfrey, Kamala Harris se fait remarquer à propos d'armes. "Si quelqu'un force l'entrée de chez moi, il se fera tirer dessus." Avec cette phrase, elle cherche à attirer les électeurs républicains et indépendants. Cependant, il est important de noter que "beaucoup de démocrates tiennent au second amendement", rappelle Sonia Dridi. "Donc, elle a voulu faire passer le message qu'il fallait limiter la vente d'arme, contrôler la vente d'armes et interdire, si possible, les fusils d'assaut. Mais, elle n'est pas contre avoir une arme chez elle." Pour Jordan Davis, "'il y a un côté performatif dans ce genre d'exercice. Elle est en train de donner une image de quelqu'un qui ressemble aux Américains, qui a les mêmes valeurs, alors que pour une femme noire, ce n'est pas évident." Avec ce genre de déclarations, les gens vont se dire : "Elle est comme moi."

Un élu trumpiste "black nazi"

Polémique après les propos du lieutenant-gouverneur de Caroline du Nord, candidat au poste de gouverneur. Mark Robinson, soutenu par Donald Trump, a "un lourd passif, avec des remarques sur les réseaux sociaux depuis longtemps : commentaires antisémites, anti LGBT", explique Jordan Davis, mais aussi des "messages sur des messageries pornographiques où il vantait ses exploits sexuels." Il s'est surtout lui-même qualifié de "black nazi" et a fait l'apologie de l'esclavage. Résultat : beaucoup de ses conseillers l'abandonnent. Malgré tout, son nom figurera bien sur le bulletin en novembre 2024. 

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