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Élection présidentielle américaine : le mode d'emploi

Mardi, 230 millions d’Américains se rendent aux urnes pour élire les grands électeurs qui éliront, ensuite, le président des États-Unis.

Article rédigé par franceinfo, Grégory Philipps
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Joe Biden, dans le Delaware, le 2 octobre 2020. (JIM WATSON / AFP)

Nous y sommes, c’est Election Day : 230 millions d’Américains sont appelés aux urnes mardi 3 novembre. Retenons un chiffre : 270, c'est à dire le nombre de grands électeurs à atteindre pour remporter cette présidentielle, dans le cadre d'une élection à suffrage indirect. Les Américains votent pour désigner ces grands électeurs qui ensuite désigneront le président. Le collège électoral est composé de 538 grands électeurs, il en faut 270 pour gagner. En 2016, Hillary Clinton avait gagné le vote populaire avec 3 millions de voix d’avance sur Donald Trump, mais le candidat républicain avait décroché davantage de grands électeurs : 304 contre 232 pour sa rivale démocrate.

Plus un État est peuplé, plus il a de grands électeurs : 55 pour la Californie, 38 pour le Texas, 29 pour la Floride et New-York. Contre trois seulement pour le Montana ou le Delaware. On dit ainsi de certains États que ce sont des États-clefs, ou des ''swing states'' : au gré des élections, ces derniers peuvent balancer d'un coté ou de l’autre et c’est donc pour cette raison qu'ils sont attentivement surveillés. On en compte une dizaine cette année. On surveillera aussi de très près ce qui se passe en Floride, en Arizona, dans le Wisconsin, en Pennsylvanie dans le Michigan et en Caroline du Nord car ce sont eux sans doute qui départageront les deux candidats.

Il n'y a pas que deux candidats

On ne compte pas que deux candidats, en réalité. Une kyrielle de petits candidats qui se présentent ainsi dans quelques États. Par exemple, le rappeur Kanye West ne se présente que dans douze États. Au niveau national, dans les cinquante États, Jo Jorgensen se présente pour le parti libertarien. C'est la troisième force politique du pays : en 2016, le candidat de ce parti avait récolté environ 3% du vote populaire. N'oublions pas le parti vert, représenté cette année par le Californien Howie Hawkins. On parle beaucoup cette année du vote anticipé, principalement à cause du coronavirus Covid-19. Près de 100 millions d'Américains ont déjà voté, les deux tiers par correspondance et un tiers en personne, ce qui laisse penser que la participation sera sera plus forte qu’en 2016. Il y a 4 ans, elle était de 55%, avec 139 millions de votants.

Les Américains votent pour plusieurs élections

Les Américains vont aussi renouveler l’intégralité de la Chambre des représentants et un tiers du Sénat : 35 sénateurs sur 100. Et c’est très important parce que les démocrates espèrent bien renverser ce Sénat aujourd’hui contrôlé par les républicains. On vote aussi pour renouveler 11 gouverneurs, pour des élus locaux, des shérifs, ou aussi des référendums propres à chaque État : dans le district de Columbia par exemple, qui n’est pas un État et où se trouve la capitale fédérale, on votera sur la légalisation ou non de certaines plantes psychotropes.

L'annonce du résultat final pourrait survenir rapidement, peut-être dès mercredi, en cas par exemple de victoire très nette de Joe Biden, comme semblent l’indiquer les sondages pour l'instant. Si les résultats sont serrés, il faudra attendre le résultat de la Pennsylvanie qui donne vingt grands électeurs. Il faudra alors attendre encore un peu, puisque les autorités locales pourront recevoir les bulletins par correspondance jusqu’à la fin de la semaine. Enfin, il peut aussi y avoir des recours : en 2000, il avait fallu recompter en Floride et attendre le 12 décembre pour que la Cour suprême donne finalement la victoire à George Bush face à Al Gore.  

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