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Roland-Garros 2021 : les quatre pistes de la fédération française pour remettre le tennis tricolore sur de bons rails

Les instances souhaitent notamment modifier en profondeur le modèle de formation chez les juniors, comme l'ont expliqué leurs responsables vendredi. 

Article rédigé par Apolline Merle, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Gilles Moretton, le président de la FFT, est face à un énorme chantier.  (JEAN-MARC LOOS / MAXPPP)

Il ne s'agit pas d'une révolution mais de pistes de réflexion mises sur la table face au fiasco. Après l'élimination des derniers représentants du tennis français au deuxième tour des tableaux de simple de Roland-Garros - du jamais-vu porte d'Auteuil depuis le début de l'ère Open (1968) -, la Fédération française de tennis (FFT) a dévoilé, vendredi 4 juin, les premiers axes de travail pour ne plus revivre une telle déroute. Pour cela, le président de la FFT, Gilles Moretton, le DTN par intérim, Nicolas Escudé, la directrice générale, Amélie Oudéa-Castéra, et le directeur du haut niveau, Paul-Henri Mathieu, ont donné un premier cap en conférence de presse. Tour d'horizon. 

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Changer de cap chez les juniors

"Il y a un creux générationnel", estimait le directeur du haut niveau, Paul-Henri Mathieu, auprès de franceinfo vendredi. "Ce qui est très important dans les catégories jeunes, c'est de pouvoir se former et d'avoir les meilleures armes, justement pour se préparer sur le circuit professionnel ensuite. Donc il faut vraiment pointer du doigt la formation."

C'est donc pour répondre à cette problématique que le premier axe de travail a été fixé sur la formation des juniors. "On était dans une sélection hyper précoce, surtout axée sur le résultat mais on va recadrer les choses. Parce qu'à ces âges-là, on ne peut pas seulement penser aux résultats, il faut de la formation", a expliqué en conférence de presse Nicolas Escudé. Et pour cela, le DTN veut remettre "les équipes techniques sur le terrain" car ils seront les "premiers yeux, pour cibler et orienter", et ce sont eux qui "vont donner l'impulsion".

Il a également expliqué qu'il y aurait des différences entre les filières filles et garçons, sans donner beaucoup plus de détails. Le DTN a toutefois précisé que les jeunes pourraient rester plus longtemps que ce qui se fait aujourd'hui dans leur structure si la progression était satisfaisante. Le temps de formation sera lui aussi modifié, et sera allongé jusqu'à 21 ans, au lieu de 18, pour éviter une transition trop brutale entre les juniors et les seniors.  

Développer le "mentorat"

Pour guider les nouvelles générations, et les aider à franchir les étapes cruciales dans leur carrière, la fédération veut s'appuyer sur du mentorat. Ces "mentors" seraient des anciens joueurs français, notamment, qui apporteraient leur expérience à la relève du tennis tricolore. "On a beaucoup à apprendre d'eux", a insisté Gilles Moretton.

La FFT veut aussi ouvrir le dialogue avec les structures privées qui le souhaitent. Là encore, aucun détail n'a pour l'heure été donné sur cette perche tendue. 

S'appuyer sur les pôles nationaux

Le président de la FFT veut également mettre au cœur de cette nouvelle dynamique les pôles nationaux comme le Centre national d'entraînement (CNE) ou le Pôle France de Poitiers. L'idée est de "réunir nos meilleurs éléments ensemble pour qu'il y ait une émulation tout en gardant une individualisation à l'intérieur du groupe", a expliqué Nicolas Escudé. L'objectif étant de lutter contre l'isolement joueur-entraîneur, trop récurrent selon lui. 

Le DTN a également précisé qu'il était important de mettre en place un cadre dans la formation, tout en se laissant la possibilité d'en sortir pour certains profils de joueur ou joueuse ou concernant certains projets de carrière. La fédération souhaite donc être plus flexible dans son encadrement qu'aujourd'hui.

Revoir la préparation mentale

Autre axe de travail que souhaite développer la FFT : la préparation mentale. Une question "qui me tient à cœur", a d'ailleurs confié le président. "On a pu voir l'importance du mental sur cette première semaine de Roland avec Osaka [qui a décidé de quitter le tournoi après le 1er tour] et de manière plus générale sur le circuit", a rappelé Gilles Moretton. La fédération est ainsi à la recherche d'une personne qui pourra s'occuper de ce poste. "C'est compliqué aujourd'hui de trouver la personne qui va nous aider à articuler ça. On est en passe, sans parler de personne miracle, de trouver quelqu'un pour jouer ce rôle-là", a-t-il assuré. 

Lors de cette conférence de presse, le patron de la FFT a annoncé qu'il allait réunir tous les acteurs du tennis français, qu'ils soient de la fédération, de structures privées ou d'anciens joueurs, "profitant de leur présence" à Roland-Garros, dès dimanche pour commencer à débattre. Cette entrevue sera la première d'une série de rendez-vous réguliers, qui auront lieu "tous les trimestres". La refonte du modèle du tennis français "va prendre du temps, nous ne sommes pas des magiciens", a reconnu le président vendredi. "Maintenant, on va fermer les micros et se mettre au boulot." 

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