Roland-Garros 2022 : "À moyen et long terme, je ne me fais pas de souci" pour le tennis français, assure Michaël Llodra
L'ancien joueur, consultant sur France Télévisions, est revenu, dimanche, pour franceinfo: sport, sur cette première semaine pour faire le bilan du clan tricolore.
L'heure est déjà au bilan pour les Français qui n'auront, pour la seconde année consécutive, aucun représentant en huitièmes de finale. À mi-parcours du tournoi de Roland-Garros, le consultant pour France Télévisions et ancien 21e joueur mondial Michaël Llodra ne peut que constater la petite forme du tennis tricolore. Interrogé par franceinfo: sport, il évoque aussi la seconde semaine.
Franceinfo: sport : quel bilan faites-vous concernant les Français, cette année à Roland-Garros ?
Michaël Llodra : C'est un bilan mitigé même si on s'attendait forcément à ce que ce soit un Roland-Garros compliqué, au vu des derniers résultats. Maintenant, on a quand même eu des bonnes surprises avec, pour les adieux de Jo-Wilfried Tsonga et Gilles Simon, des matchs spectaculaires. Faire ses adieux comme ça, et je trouve cela magnifique. C'est bien pour ces gars-là, qui ont tellement donné au tennis français, de sortir par la grande porte.
Après, nous avons eu Hugo Gaston qui montre qu'à Paris, c'est un sérieux client, même si contre Holger Rune, je trouve qu'il n'a pas fait sa meilleure partie. En tout cas, il a gagné deux matchs avec la manière.
Côté féminin, avec trois représentantes au troisième tour, que peut-on en conclure ?
Il y a Diane Parry qui a montré qu'elle était celle sur qui on pourrait compter les prochaines années côté français. Il y a quand même une période de transition qui va être compliquée.
On n'a pas de joueurs français ou françaises en huitièmes de finale de Roland-Garros, donc ça reste un échec. Et cela ne va pas changer du jour au lendemain.
Michaël Llodra, consultant pour France Télévisionsà franceinfo: sport
Il va falloir quelque temps pour que le tennis français reprenne confiance, retrouve des jeunes qui poussent. C'est tout le mal que je souhaite à la fédération.
Faut-il alors s'inquiéter pour le tennis français ?
Un peu, effectivement. On sent que la relève a du mal à pousser, à être là. On passe après des joueurs qui ont été installés dans le top 20 pendant une dizaine d'années. On était même, à un moment donné, un pays avec 16 joueurs dans le top 100. C'était la première nation mondiale.
Il y a toujours des périodes pour certains pays où c'est plus dur : il y a eu les Américains, il y a eu les Italiens, qui reviennent fort. Forcément, à court terme, je suis inquiet, mais dans le futur, à moyen et long terme, je ne me fais pas de souci.
Du côté des favoris à la victoire finale, tous sont au rendez-vous. Après cette première semaine, qui est votre favori ?
Aujourd'hui, Novak Djokovic fait clairement office de favori. On sent bien que Nadal manque un peu de repères avec son pied, à l'image du match contre Félix Auger-Aliassime. Stefanos Tsitsipas s'est rassuré lors de son troisième tour avec une très belle prestation contre Mikael Ymer, alors qu'il était à la peine au début. Il faudra aussi compter sur Carlos Alcaraz. Il ne sera pas très loin.
Chez les dames, c'est l'inverse, il ne reste plus qu'une seule joueuse du top 10, et pas n'importe laquelle : Iga Swiatek. Elle semble plus que jamais l'ultrafavorite...
Oui, et je pense que c'est d'autant plus dur pour elle d'être "l'archissime" favorite aujourd'hui. Est-ce qu'elle va réussir à supporter cette pression ? Tout le monde se dit que le tournoi est pour elle mais, malgré tout, ça va être une pression supplémentaire sur ses épaules.
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