Roland-Garros 2023 : le message politique de Djokovic, la facilité de Van Assche, la bataille de Garcia... Ce qu'il faut retenir du lundi 29 mai
Les deux grands favoris du tableau masculin, Carlos Alcaraz et Novak Djokovic ont facilement remporté leur match du premier tour de Roland-Garros, lundi 29 mai. Mais le Serbe s'est surtout illustré à la sortie du court, avec un message à connotation politique. Côté Français, Luca Van Assche et Caroline Garcia ont réussi leurs débuts, au contraire de Benoît Paire, Arthur Fils, Kristina Mladenovic. Voici ce qu'il faut retenir de cette deuxième journée du tournoi.
La polémique : Djokovic prend position contre la violence au Kosovo
Facile vainqueur du novice Aleksandar Kovacevic (6-3, 6-2, 7-6 [7-1]), Novak Djokovic a célébré sa victoire en signant un message politique sur une caméra. "Le Kosovo, c'est le cœur de la Serbie ! Stop à la violence", a écrit "Nole" en sortant du court Philippe-Chatrier. Ce texte, écrit en serbe, s'inscrit dans un contexte de tensions ravivées depuis quelques jours à la frontière entre les deux pays. Indépendant depuis 2008, le Kosovo est reconnu par de nombreux pays – dont la France – mais pas par la Serbie, ni par l'ONU ou l'Union européenne.
En affichant clairement un message à connotation politique, Djokovic peut s'exposer à des sanctions. La Fédération française de tennis précise en effet dans sa charte éthique de 2023 (article 2.5.2.) que "tous les acteurs du tennis doivent considérer comme un devoir moral le refus de toute forme de violence et de tricherie. À titre non exhaustif : (...) les opinions religieuses ou politiques".
En conférence de presse, Djokovic a clarifié sa prise de position. "En tant que fils d'un homme né au Kosovo, je sens une responsabilité additionnelle à donner mon soutien à notre peuple et à toute la Serbie", a-t-il clamé en serbe. Amélie Mauresmo, directrice du tournoi, s'est exprimée dans la soirée, sur l'émission "Coté court" de France télévisions sur Twitch : "On attend de voir ne serait-ce qu'une traduction exacte, car on a plusieurs versions qui nous remontent. On va voir, et lui parler pour savoir ce qu'il a vraiment voulu dire. Pas de précipitation. On va poser les choses."
L'homme pressé : Alcaraz sans trembler
Autre grand favori du tournoi et tête de série numéro 1, Carlos Alcaraz a assumé son statut. Le jeune Espagnol (20 ans) s'est imposé sans problème sur le court Suzanne-Lenglen devant l'Italien Flavio Cobolli, sorti des qualifications (6-0, 6-2, 7-5). Alcaraz a maîtrisé son sujet, mais a tout de même tardé à plier définitivement l'affaire, dans un dernier set long de plus d'une heure au cours duquel il a bénéficié de cinq balles de match. Il retrouvera Taro Daniel au deuxième tour.
La frayeur : Garcia s'en sort
Tête de série n°5 et meilleure chance française, Caroline Garcia a tremblé dès son entrée en lice. Sur le court Philippe-Chatrier, la demi-finaliste du dernier US Open a été chahutée par la Chinoise Xiyu Wang, 64e au classement WTA, avant de s'en sortir (7-6 [7-4], 4-6, 6-4). Dans un match indécis de 2h38, Garcia a été poussée au tie-break dans la première manche, avant de céder la deuxième.
Mise à mal par les frappes puissantes de Wang, la Française a finalement fait la différence dans le set décisif. Tout le contraire de Kristina Mladenovic, nettement battue par Kayla Day (7-5, 6-1), pourtant issue des qualifications et d'un rang (138e) sensiblement similaire au sien (166e).
Le quasi-exploit : Paire y était presque
Benoît Paire a fait du Benoît Paire. Dans un court Suzanne-Lenglen aux allures de feria, l'Avignonnais a rivalisé jusqu'au bout avec Cameron Norrie, pourtant tête de série numéro 14, avant de s'incliner en cinq sets (7-5, 4-6, 3-6, 6-1, 6-4). Retombé au 149e rang à l'ATP, Paire a alterné entre coups de génie dignes de ses meilleures années et moments de creux, notamment dans une quatrième manche perdue en 25 minutes.
À l'arrivée, il n'a pas su plier ce bras de fer décousu, alors qu'il menait encore 4-2 dans la dernière manche. Cette huitième élimination dès son entrée en lice lors de ses neuf derniers tournois du Grand Chelem empêche Paire de retrouver Lucas Pouille, autre revenant, au deuxième tour.
La nouvelle vague : Van Assche flamboyant, Fils un peu tendre
Nés à un mois d'intervalle, en 2004, et adversaires de la finale de Roland-Garros juniors 2021, Luca Van Assche et Arthur Fils ont fait leurs débuts dans le tableau principal. Le premier a impressionné, s'offrant avec brio Marco Cecchinato (6-1, 6-1, 6-3). En moins de deux heures, il a laissé sans réaction un adversaire pourtant demi-finaliste du tournoi en 2018. Il retrouvera au deuxième tour Alejandro Davidovich Fokina, tombeur... de Fils quelques minutes plus tôt.
Deux jours après avoir remporté le premier tournoi de sa carrière à Lyon, Arthur Fils n'a pu se défaire du coriace espagnol, tête de série n°29. Il n'a jamais su rattraper son premier set complètement manqué et s'est incliné en quatre manches (6-1, 4-6, 6-3, 6-3).
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