Roland-Garros 2023 : Novak Djokovic dans l'histoire, la déroute française, un public à deux visages... Ce qu'on a aimé et moins aimé
Roland-Garros a fermé ses portes, dimanche 11 juin, en couronnant Novak Djokovic, vainqueur de son 23e Majeur en carrière, un record. La veille, la Polonaise Iga Swiatek était sacrée, à seulement 22 ans, pour la troisième fois chez les femmes. Des qualifications aux événements géopolitiques qui se sont invités sur les courts en passant par la déroute française, Franceinfo: sport fait le bilan des beaux moments, et des moins bons, qui ont marqué le tournoi.
On a aimé...
Djokovic, un 23e pour l'histoire
En l'absence de Rafael Nadal, la voie était royale. Novak Djokovic a décroché son troisième sacre à Roland-Garros, après 2016 et 2021, portant son total de titres en Grand Chelem à 23. De quoi devenir le seul tennisman de l'histoire à atteindre cette barre. Le Serbe aura construit son sacre sans survoler les débats, mais sa capacité à élever son niveau de jeu dans les moments clés, aperçue face à Carlos Alcaraz, a impressionné.
Swiatek, la nouvelle patronne, c'est elle
En décrochant un deuxième sacre consécutif (le troisième au total), Iga Swiatek a réalisé une performance qui n'avait plus été observée dans le tableau féminin de Roland-Garros depuis 2005-2007 et le triplé de Justine Henin. La Polonaise s'affirme comme la grande référence sur terre battue, s'imposant porte d'Auteuil alors qu'elle avait la pancarte de favorite, le tout en ne perdant qu'un seul set, en finale. Après la fin de la domination de Serena Williams, la WTA se cherchait une reine durable. Elle semble enfin la tenir.
La folle ambiance des qualifications
Le court 14 aura été le point chaud de cette édition. Star des annexes, il a même bouillonné avant le début du tour principal, lors des qualifications. Lucas Pouille et Fiona Ferro peuvent en témoigner. Les deux Français se sont qualifiés pour le premier tour après avoir fait lever les foules sur le "14".
Les autres courts n'ont pas été en reste, l'organisation a ouvert en grand sa billetterie, permettant aux fans de passer la semaine de qualifications sur les annexes à partir de 35 euros (70 euros pour les plus de 25 ans). 50 000 spectateurs étaient ainsi présents, contre seulement 29 000 l'an passé.
On n'a pas aimé...
L'hécatombe française
Si les qualifications ont permis aux Bleus de briller, le tableau principal a ressemblé à un chemin de croix pour le tennis français. Caroline Garcia a été éliminée dès le deuxième tour, Gaël Monfils a régalé durant la night session pour son entrée en lice face à Sebastian Baez... avant de déclarer forfait face à Holger Rune. Aucun des 28 Tricolores n'a atteint le troisième tour. Pour retrouver telle performance, il faut revenir à... l'année 2020. Une contre-performance qui confirme le déclin français.
Côté juniors, ce n'est pas mieux. Après trois tours, il ne restait plus de Bleuets dans les tableaux garçons et filles. L'avenir s'inscrit en pointillé pour le tennis hexagonal.
Les huées de la honte
Comme lors de la dernière édition, la géopolitique mondiale et le conflit opposant la Russie et l'Ukraine se sont invités sur les courts. Et ce, dès le premier jour de compétition. L'Ukrainienne Marta Kostyuk refuse de serrer la main d'Aryna Sabalenka après sa défaite, suscitant les huées du public. La réponse sèche ne se fait pas attendre. "J'ai envie de voir la réaction des gens dans dix ans quand la guerre sera terminée. Je pense qu'ils ne seront pas satisfaits d'eux-mêmes quand ils repenseront à ce qu'ils ont fait."
C'est la première, ce ne sera pas la dernière à subir ce genre de choses. Joueuse russe, Daria Kasatkina n'est pas allée saluer Elina Svitolina par respect pour son adversaire ukrainienne qui avait déjà déclaré au préalable qu'elle ne saluerait aucune adversaire russe ou biélorusse jusqu'à nouvel ordre. Une attitude de respect qui n'a pas plu au public, qui a commencé à huer Kasatkina, interloquée. "Je quitte Paris avec un sentiment très amer", a déclaré sur les réseaux sociaux la neuvième joueuse mondiale après la rencontre.
Un public indiscipliné
"Je trouve ça irrespectueux et je ne comprends pas cela. La plupart du temps je ne dis rien mais parfois quand quelqu'un a un comportement irrespectueux il faut répondre", Les propos en conférence de presse de Novak Djokovic après son troisième tour face à Alejandro Davidovich Fokina, au cours duquel il a été largement hué, ont mis le doigt sur un problème rencontré à plusieurs reprises dans cette édition. Plus tôt, les sifflets systématiques entre la première et la deuxième balle de Taylor Fritz face au Français Arthur Rinderknech avaient abouti à une célébration provocatrice de l'Américain, se tournant vers les gradins avec le doigt sur la bouche.
Certains observateurs ont attribué ces écarts de conduite à la consommation d'alcool, simplifiée cette année avec l'introduction des stands de bière express. Une explication balayée par le Français Arthur Rinderknech, qui a vécu une situation similaire en Australie, contre un joueur local. "Je suis plutôt pour d'avoir un peu cette ambiance foot. Je pense qu'il y avait un peu plus de monde sur le Lenglen. Le stade en Australie était un peu plus petit mais les Australiens étaient bien plus bourrés que les Français (rires)." Le triple vainqueur de la coupe des mousquetaires est lui-même revenu sur la question en conférence de presse, à l'issue des demi-finales. "Ça m'est égal, je continue à gagner."
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