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Ce qu'il faut savoir sur la fuite de gaz à Rouen

Des émanations nauséabondes s'échappent depuis hier d'une usine de Rouen. L'odeur est très incommodante mais le gaz est non toxique.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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L'usine Lubrizol, à Rouen (Seine-Maritime), est à l'origine d'émanations nauséabondes, dans la nuit du 21 au 22 janvier 2013. (GOOGLE MAPS)

De Rouen à Paris, les services de secours ont été submergés d'appels dans la nuit du 21 au 22 janvier. En cause, une forte odeur de gaz ressentie en Haute-Normandie et dans toute l'Ile-de-France. C'est un dégagement gazeux dans une entreprise chimique de Rouen (Seine-Maritime), non toxique à faible dose, qui est la cause de de ce désagrément. Francetv info vous explique ce qu'il faut savoir sur cet incident.

D'où vient l'odeur ?

Comme indiqué sur le site de la préfecture de Seine-Maritime, l'émanation provient de l'usine chimique Lubrizol, installée sur la rive gauche de Rouen. L'entreprise, qui produit des fluides servant à la fabrication de lubrifiants et de carburants, "a détecté une instabilité sur une de ses spécialités chimiques", explique la préfecture. 

En réalité, l'odeur ressentie n'est pas, comme l'ont cru certains, une odeur de méthane (gaz de ville), inodore, mais d'un additif qui lui est souvent ajouté précisément pour permettre de détecter d'éventuelles fuites : le mercaptan.

Ces émanations ont été détectées dès lundi matin. "Les mesures réalisées ont révélé un seuil de concentration du gaz très faible. Cependant, le seuil olfactif est très bas, ce qui explique la gêne ressentie par un grand nombre de personnes", précise la préfecture. On peut les comprendre : pour la petite histoire, le mercaptan est aussi utilisé dans la conception des boules puantes, selon un dictionnaire de chimie consulté par l'AFP.

L'usine, elle, est classée Seveso 2. La directive européenne Seveso II (du nom d'une ville italienne victime d'un rejet accidentel de dioxine 1976) prévient des risques industriels majeurs. Les entreprises sont classées Seveso en fonction des quantités et des produits dangereux qu'elles possèdent. Les industries sont classées en "Seveso seuil bas" et "Seveso seuil haut" en fonction des seuils de dépassement des produits dangereux.

Le gaz est-il dangereux ?

Le mercaptan est un composé soufré donnant des odeurs nauséabondes de sueur,  d'ail, voire d'oeuf pourri, est associé au gaz de ville afin de permettre de sentir une fuite qui serait autrement inodore et d'éviter les accidents. Il est classé dans la liste des produits "toxiques par inhalation" et "dangereux pour l'environnement".

Certaines personnes évoquent toutefois des "maux de tête" et des "nausées", symptômes pouvant être provoqués par ce gaz. Devant l'inquiétude des habitants, les autorités et l'entreprise concernée se sont immédiatement montrées rassurantes. 

"Au regard des concentrations présentes dans l’air et des données actuellement disponibles, ce produit ne présente pas de risque pour la santé", note la Direction générale de la Santé  qui souligne le caractère "passager" de symptômes ressentis par certaines personnes "plus sensibles".

Délivrant le même message, les pompiers de Paris et la préfecture de Seine-Maritime, dans des communiqués distincts, ont demandé à la population de ne plus appeler les secours, notamment les numéros 18 et 112, afin de ne pas saturer les centres d'appel.

Combien de temps va persister l'odeur ?

Si vous faites partie des gens incommodés par l'incident, rassurez-vous, cela ne devrait pas durer. "Actuellement, un nuage de ce marquant provenant de Normandie est perceptible en région parisienne. Ce nuage (…) se dissipera naturellement en fonction des conditions météorologiques", expliquent les pompiers de Paris. 

Le nuage de gaz nauséabond lui se déplace. Il a atteint le sud-est du  Royaume-Uni. Dans le Kent, au sud de Londres, les pompiers ont invité les habitants à laisser portes et fenêtres fermées.

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