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Rythmes scolaires : les villes qui appliqueront la réforme dès 2013 et celles qui temporisent

Lille est devenue, lundi, la quatrième grande ville socialiste à reporter l'application de la réforme Peillon sur la semaine de 4,5 jours. Etat des lieux.

Article rédigé par franceinfo
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Dans le groupe scolaire Brossolette, le 15 février 2013 à Mulhouse (Haut-Rhin).  (SEBASTIEN BOZON / AFP)

Le projet de loi sur la refondation de l'école est débattu, en ce moment, à l'Assemblée nationale et la question des rythmes scolaires divise jusqu'aux mairies PS. Après Strasbourg, Montpellier et Lyon, Lille est la quatrième ville dirigée par un maire socialiste à reporter à la rentrée 2014 l'application de la semaine de 4,5 jours. 

Cette réforme phare du ministre de l'Education nationale n'est obligatoire qu'à partir de 2014, mais Vincent Peillon espérait une large application dès la rentrée 2013. La plupart des villes estiment cependant que l'aide de l'Etat est insuffisante.

Aucune grande ville de droite n'a annoncé qu'elle appliquerait la réforme dès septembre (Marseille, Nice, Bordeaux, Le Havre, Toulon l'appliqueront en 2014). Mais la défection de grandes villes socialistes est particulièrement délicate pour le gouvernement. Tour d'horizon des décisions des unes et des autres.

Celles qui attendront 2014

A Lille, "prendre le temps de la concertation". Vincent Peillon attendait tout particulièrement la décision de la maire de Lille. Martine Aubry l'a donc ménagé, expliquant qu'"elle partage totalement son projet" et que le ministre a "tout [son] soutien" mais qu'elle souhaitait "prendre le temps de la concertation". Elle devrait cependant "appliquer la réforme de 4,5 jours dans certaines écoles pilotes dès la rentrée prochaine", explique Europe 1"L'objectif, c'est la réussite et l'émancipation de chaque enfant", a martelé la maire de Lille lors d'un point-presse à l'école Jean-Aicard, à Lille.

A Montpellier, mettre sur pied "un projet de qualité". La maire (PS) de Montpellier, Hélène Mandroux, a elle aussi annoncé, mardi 26 février, qu'elle repousserait l'application de la réforme. Là encore, c'est le délai qui est invoqué, le temps de mettre sur pied "un projet éducatif de qualité". Et là encore, la maire a tenté de ménager le ministre. "J'ai toujours été contre la semaine des 4 jours. Je suis médecin. Je sais qu'un enfant, au-delà de cinq heures, n'ingère rien."

A Lyon, attendre d'obtenir "une large adhésion". "J’ai décidé d’attendre 2014." Gérard Collomb a tranché. Officiellement, "il faut du temps pour que les choses puissent se faire de manière efficace". Le maire PS met en avant la nécessité d’un plus large consensus. "On va essayer de construire une convergence (…). Pour mettre en place une réforme, il faut une large adhésion. Sinon, il y a du regret, de l’amertume, de la nostalgie."

A Strasbourg, "il faut laisser du temps au temps". Le sénateur-maire (PS) de Strasbourg, Roland Ries, avait déjà laissé entendre qu'il repousserait la réforme à la rentrée 2014. Des propos rapportés par les Dernières Nouvelles d'Alsace semblent le confirmer. "La discussion doit encore être poursuivie, mais je ne suis pas spécialement attaché à une mise en œuvre de cette réforme de façon précipitée, a déclaré le maire samedi, lors d'un débat public. Il faut laisser du temps au temps."

Celles qui hésitent

Paris,l'indécise qui attire tous les regards. Le maire socialiste de la capitale, Bertrand Delanöe, a affirmé qu'il soutenait personnellement une application dès 2013, mais il fait face à une opposition très forte des syndicats.

La décision semble cependant imminente : Anne Hidalgo, première adjointe au maire, a indiqué qu'elle serait prise le 25 mars au Conseil de Paris. "Si on a une majorité – et on travaille à obtenir cette majorité –, nous passerons effectivement dès 2013 et nous continuerons à [nous] concerter" avec tous les partenaires, a déclaré l'élue du 15e arrondissement. "C'est dans ce sens-là que nous travaillons." La décision pourrait reposer sur les élus écologistes de la capitale.

Reims et Saint-Etienne figurent également parmi celles qui n'ont rien annoncé.

Celles qui appliqueront la réforme dès 2013

Nantes, ville du Premier ministre, est la plus grande ville française à avoir opté pour une mise en œuvre rapide.

Rennes, Angers, Grenoble, Dijon, Brest, Clermont-Ferrand, Limoges et Tours figurent aussi parmi celles qui se lanceront dès septembre 2013.

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