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Anesthésiste de Besançon : une ex-collègue le soupçonne d'avoir voulu l'empoisonner

L' "affaire de l'anesthésiste de Besançon" s'emballe. Une ancienne collègue du Dr Péchier, elle aussi anesthésiste, est persuadée qu'il avait prévu de l'intoxiquer au bloc opératoire.
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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Anesthésiste de Besançon : une ex-collègue le soupçonne d'avoir voulu l'empoisonner

Le profil psychologique de l'anesthésiste de Besançon interroge de plus en plus. Une ex-collègue de Frédéric Péchier, l'anesthésiste de Besançon mis en examen pour 24 empoisonnements présumés, le soupçonne d'avoir voulu l'empoisonner lors d'une opération, ce que réfute catégoriquement la défense, a-t-on appris ce 24 mai auprès des avocats des deux parties.

Catherine Nambot, elle-même anesthésiste à la clinique Saint-Vincent de Besançon où exerçait le Dr Péchier, est "persuadée" que ce dernier a cherché à l'empoisonner lors d'une intervention bénigne qu'elle avait subie en avril 2016, a indiqué à l'AFP son avocat, Me Alain Dreyfus-Schmidt, confirmant une information du quotidien Le Monde.

Un échange entre deux patientes au planning opératoire

Selon l'avocat, le jour de l'opération, sa cliente figurait en deuxième position sur le planning des interventions mais, au dernier moment, l'ordre avait été inversé et la poche d'anesthésiants destinée au Dr Nambot avait été attribuée à Laurence Nicod, 50 ans, une patiente qui avait pris sa place.

Mme Nicod avait été victime dès le début de l'opération d'un arrêt cardiaque fatal. Son cas fait partie des 24 empoisonnements pour lesquels M. Péchier est mis en examen. Au total, neuf patients sont décédés.

Alors présent à la clinique, le Dr Péchier était intervenu pour tenter de la ranimer mais "n'a pas pu (la) sauver et il n'aurait peut-être pas sauvé" le Dr Nambot, une ancienne amie avec laquelle il s'était brouillé, selon Me Dreyfus-Schmidt.

Climat conflictuel aigu entre collègues

Aux yeux des enquêteurs, ce dernier élément est un point important du dossier, les empoisonnements s'étant majoritairement produits "dans un contexte de conflit aigu avec ses collègues", avait souligné le procureur de la République à Besançon Etienne Manteaux.

Selon les enquêteurs, le Dr Nambot était en réalité visé par son confrère et, fin 2017, une confrontation "tendue" dans le cabinet d'une des juges d'instruction avait été organisée, durant laquelle l'anesthésiste avait réfuté les faits, s'est souvenu Me Dreyfus-Schmidt.

Jointe par l'AFP, la défense a catégoriquement réfuté ces allégations.

Des éléments absents du dossier de mise en examen

Le Dr Péchier est mis en examen pour le cas de Mme Nicod mais pas pour celui du Dr Nambot, simple "hypothèse de départ des enquêteurs" finalement non retenue par les magistrats instructeurs parmi les faits pour lesquels il a été mis en examen, insiste Me Randall Schwerdorffer.

"Il n'y a pas la démonstration d'une quelconque malveillance" dans le cas de Mme Nicod, assure encore Me Schwerdorffer, qui évoque une "erreur médicale (...) absolument pas imputable" à son client.

"Tout cela s'emballe", soupire de son côté Me Jean-Yves Le Borgne, qui met en garde : "à force d'hypothèses, on construit un roman, pas un dossier".

Le Dr Péchier a été mis en examen le 16 mai pour 17 nouveaux cas d'empoisonnement de patients, dont sept n'ont pas survécu, après avoir déjà été mis en examen en 2017 pour sept empoisonnements présumés, dont deux mortels. Laissé en liberté sous contrôle judiciaire, il clame son innocence.

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