: Vidéo Pièces à conviction : "Pour Gisèle, victime de l'amiante, d'un seul coup, la mort était là"
Dans "Pièces à conviction" diffusé ce mercredi 8 avril à partir de 23h10 sur France 3, Gisèle raconte ses années à exercer dans les écoles d'Aulnay-sous-Bois sans savoir qu'elles jouxtaient une usine d'amiante. Avec à la clef un mésothéliome, cancer lié à l'exposition aux poussières d'amiante. Extrait.
À Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, les victimes de l'amiante ne sont pas seulement les riverains et les écoliers, voisins directs d'une usine d'amiante désormais fermée. Gisèle Delhaye, orthodontiste, habitait à 1,5 kilomètre. Quand, il y a quatre ans, elle a commencé à souffrir d'une gêne respiratoire, elle ne s'attendait pas à être elle aussi intoxiquée.
"Je me suis mise à respirer de moins en moins bien [...] et j'ai fini par devoir dormir assise. Je suis allée faire une radio et j'ai vu à la tête du radiologue que c'était grave. Et là, je me suis embarquée dans cette grande aventure du traitement du mesothéliome. Mais je savais. Parce que ça m'avait toujours scandalisée, cette maladie que les gens attrapaient à gagner leur vie."
Le mésothéliome dont souffre Gisèle est un cancer typique de l'amiante et les traitements ne servent qu'à retarder le décès de quelques mois. En France, l'Institut national de veille sanitaire (INVS) – à qui les médecins sont obligés de déclarer les cancers de ce type – estime que parmi les 61 000 à 118 000 décès dus à l'amiante depuis 1995, plus de 25 000 l'ont été des suites d'un mésothéliome.
"Flinguée en plein vol"
Gisèle Delhaye savait qu'elle ne pouvait pas guérir. "J'ai été flinguée en plein vol", se souvient l'orthodontiste. "J'avais mon cabinet qui roulait, j'étais en plein dans la vie active. Et d'un seul coup, la mort était là."
Le lien entre son cancer et l'amiante est avéré : dans les années 1970, alors que Gisèle exerce à Aulnay-sous-Bois, elle fréquente beaucoup les écoles mitoyennes de l'usine dans le cadre de dépistages d'orthodontie. Elle fait aussi ses courses dans le centre d'Aulnay, en passant fréquemment devant cette usine dont elle ne connaît pas l'activité. Elle précise : "Si j'avais su que c'était une usine d'amiante, je ne serais jamais venue à Aulnay. Parce que je savais que c'était cancérigène."
Le scandale de l'amiante n'a pas fini de faire des victimes. En effet, les cancers se déclarent souvent plusieurs dizaines d’années après l'exposition aux poussières d’amiante.
Retrouvez l'émission en direct ce soir sur France 3 et francetvinfo dès 23h10.
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