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"Les viandes de la cantine, c’est dégueu" : dans l'est de Paris, le repas végétarien à l'école s'est vite imposé

Depuis le vote de la loi Egalim, qui impose depuis deux ans un menu végétarien par semaine, les trois quarts des villes ont changé les menus des écoles. Reportage dans le 19e arrondissement de Paris.

Article rédigé par Etienne Monin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une élève se sert dans une cafétéria d'un collège à Vincennes, le 1er septembre 2020 (photo d'illustration). (MARTIN BUREAU / AFP)

Le menu végétarien est en plein boom dans les cantines scolaires même s’il y a encore des efforts à faire dans les lycées et les collèges. C’est ce qui ressort d’une enquête de Greenpeace publiée mardi 22 septembre. Depuis le vote de la loi Egalim, dite aussi "loi alimentation", qui instaure un menu végétarien par semaine, les trois quarts des villes ont changé les menus des écoles. C’est vécu comme un pas supplémentaire vers la qualité. 
 
Dans le 19e arrondissement de Paris, sur le mur de l’école de la rue Tandou, à côté de l’entrée, le menu prévoit du steak de soja pour mardi, et de la pizza au fromage pour mercredi. Lucie, 9 ans, a adopté cette réforme de la table à l’école : "C’est mieux en tout cas que quand il y a de la viande. Les viandes de la cantine c’est dégueu, il y a beaucoup trop de gras."

Vers plus de circuit court

Depuis deux ans, chaque semaine, il y a deux jours sans viande dans les menus du primaire de cette école de l’Est parisien. Cette petite révolution s’est faite en concertation avec les parents. "Derrière, il y a vraiment la question de la qualité pour les enfants et que ce soit bon dans l’assiette, explique Julie Pottier du collectif Cantine responsable du 19e. Je pense que l’enfant ne va pas se poser la question de savoir pourquoi il n’y a pas de steak si ce qu’on lui propose, c’est bon."

D’après le maire, 14 000 repas sont servis chaque jour dans les écoles. Le chantier à venir est celui de la restructuration. Aujourd’hui, les cantines sont centralisées. "Je pense que le modèle hyper centralisé, et donc avec des process industriels, est un modèle dépassé", explique Francois Dagnaud, maire du 19e arrondissement de Paris. 

C’est un projet de cette mandature de travailler à une forme de décentralisation et de faire du circuit court à l’échelle de l’arrondissement.

Francois Dagnaud, maire du 19e arrondissement de Paris

à franceinfo

"Les cantines qui investissent le plus dans les menus végétariens sont aussi celles qui investissent dans de la viande bio et locale, dans de la viande de qualité", relève Laure Ducos, chargée de campagne agriculture et alimentation à Greenpeace France. Le tableau que dresse l'association est contrasté. Si 73% des écoles primaires appliquent ce menu végétarien, 41% des collèges et 48% des lycées dont nous avons analysé les menus ne respectent pas la loi Egalim.

D’après Greenpeace, les menus sans viande dans les cantines scolaires restent à base d’omelette et de pizza. "Un bon repas végétarien, c'est un repas qui plaît aux enfants, qui est savoureux, défend Laure Ducos. Mais c'est aussi un repas qui est le plus possible cuisiné avec des produits frais, de saison, locaux et bio dans la mesure du possible. C'est sûr que si on sert des menus végétariens avec des omelettes industrielles, ça n'a aucun intérêt."

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