Huîtres contaminées : "Une certaine psychose s'est installée", regrette le président du comité national de la conchyliculture
Après la contamination d'huîtres au norovirus dans plusieurs bassins en France, notamment dans le bassin d'Arcachon ou en Normandie, "une certaine psychose s'est installée" regrette Philippe Le Gal, ostréiculteur dans le Morbihan et président du comité national de la conchyliculture, invité sur franceinfo vendredi 5 janvier.
franceinfo : On a une idée de l'ampleur du phénomène cette année et de combien de temps cela peut durer ? Est-ce que cela touche toute la filière ?
Philippe Le Gal : Les zones conchylicoles sont très surveillées en France, il y en a 375 précisément et là aujourd'hui, on a une dizaine de zones qui sont fermées. On sait que le norovirus disparaît en 15 jours à 3 semaines, mais l'État est précautionneux, et nous aussi, donc les bassins concernés seront fermés pour 28 jours. Mais une certaine psychose s'est installée et on a mis tous les coquillages dans le même sac. Il n'y a que dix zones fermées, les huîtres contaminées ont été rappelées des rayons et les huîtres commercialisées en ce moment n'ont pas de problème. Aujourd'hui, on a une filière en berne, car on est tous touchés, même si 90% des zones sont ouvertes et ne posent aucun problème.
Quelle est la cause de la contamination des huîtres ?
Malheureusement, on connaît parfaitement bien cette situation : on a une forte pluviométrie conjuguée avec un phénomène de gastro-entérite humaine. Cela se retrouve dans les réseaux d'assainissement et les stations d'épuration qui se mettent en débordement, et tout ça se retrouve dans la mer et refiltré par nos coquillages.
La contamination des huîtres au norovirus est-elle une fatalité lorsqu'il pleut beaucoup en hiver ? N'y a-t-il pas une façon de l'éviter ?
Bien sûr que si ! Et c'est pour ça que, depuis quelques jours, on est agacés ! Les agglomérations le savent bien : elles doivent faire des travaux pour séparer l'eau pluviale de l'assainissement, c'est la loi qui l'impose. Et tout ça n'est pas fait ou met trop longtemps à se faire. Et ça fait des années que ça dure. Mais il y a des endroits où ça a été fait, qui ont été pointés du doigt il y a trois ou quatre ans, comme sur le secteur d'Auray (Morbihan) : ils ont fait les travaux et séparé les réseaux et donc il n'y a plus ces problèmes de débordements et donc, plus de fermetures.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.