"Je ne vais plus dans les grands centres commerciaux" : les magasins anti-gaspi séduisent les consommateurs
Depuis deux ans, de petits supermarchés revendent, souvent à prix cassés, des produits menacés pour lutter contre le gaspillage. Reportage près de Rennes, en Bretagne.
Mercredi 16 octobre a été décrétée journée de lutte contre le gaspillage. C'est devenu aujourd'hui un enjeu éthique, social, et environnemental. Pour certains, cela commence par le panier de courses. Et le chariot de Charlotte, rencontrée devant le rayon produits frais d'un supermarché anti-gaspi de Mélesse en Ille-et-Vilaine, est déjà presque plein.
Charlotte explique qu'elle a pris ses habitudes dans ce magasin. "Je vis juste à côté et je viens depuis l'ouverture, tous les lundis. Je ne vais plus dans les grands centres commerciaux. Même si certains produits sont ici un peu plus chers, je préfère mettre ce prix-là et savoir que le producteur sera rémunéré au prix juste."
Des produits dans leur deuxième vie
Dans le magasin, on trouve presque de tout : des fruits et des légumes, de la viande, des vêtements, du fromage…. Ces produits sont dans leur deuxième vie. Ils ont en effet été rachetés aux producteurs, explique Morgane Blandin, la directrice du magasin de Mélesse. "Les produits frais sont en date courte. Ce sont des produits comme les yaourts qui vont avoir chez nous sept à dix jours de vie alors qu'en grande distribution, on offre un peu plus. On va avoir aussi des produits qui sont fabriqués en trop grosses quantités, des fins de série, des étiquettes ou des emballages qui ont changé."
Des prix en moyenne 10 à 30% plus bas
La chaîne s’appelle "Nous antigaspi". 2018 a été une année test. Cette année est celle de la croissance. Elle s’attaque à deux niches de gaspillage, celle des fruits et légumes et surtout celle de l’industrie.
L'enjeu est de lutter contre le gaspillage de la production. On estime que 5 à 10% de tout ce qui est produit ne rentre même pas dans le circuit de distribution, donc des quantités très très importantes.
Vincent Justin, co-fondateur de "Nous antigaspi"à franceinfo
La chaîne travaille avec les petits producteurs mais aussi avec de plus gros et avec de gros industriels. L'idée est de "comprendre la façon dont ils produisent, où ils gaspillent", explique le co-fondateur Vincent Justin. "On essaie de travailler avec eux pour revaloriser des produits qui sont écartés en cours de production." D’après le fondateur, chaque magasin dégage un chiffre d’affaire d’un million d’euros avec des prix de 10 à 30% moins élevés, en moyenne. En fin d’année il y aura sept magasins en France, dont un à Paris.
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