L'Autorité européenne de sécurité des aliments recommande de bannir l'élevage en cage des volailles
Des pratiques jugées dangereuses pour le bien-être animal. L'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) recommande la fin de l'élevage des volailles en cage et de leur mutilation, dans deux avis scientifiques publiés mardi 21 février. Ces derniers ont été sollicités par la Commission européenne en vue de la prochaine révision de la législation sur le bien-être animal. Ils se basent sur des études ayant identifié les "dangers" auxquels sont exposés poulets de chair et poules pondeuses dans les élevages de l'UE.
A titre préventif, l'Efsa préconise entre autres de bannir l'élevage en cage, qu'elle soit individuelle ou collective, responsable selon elle de "stress de l'isolement" ou "du groupe", de "restriction de mouvements" ou encore de "problèmes de repos" chez ces volailles. En remplacement, le régulateur européen préfère les volières : des structures à étage avec perchoirs et espaces de ponte pour les poules.
L'Efsa recommande dans le même temps de réduire la densité des élevages et d'arrêter les mutilations qui consistent, par exemple, à couper les crêtes ou le bec des gallinacés pour éviter qu'ils ne se blessent entre eux. Elle pointe aussi du doigt la nécessité pour ces volailles d'avoir accès à des espaces extérieurs, ou du moins à des "vérandas", et estime même que le bruit ambiant des élevages ne devrait pas dépasser 75 décibels.
Les producteurs redoutent une perte de compétitivité
Ces avis suscitent une vive inquiétude de la filière. Il s'agit de "recommandations sans précédent qui, si elles étaient appliquées en ces termes, conduiraient tout simplement à la disparition de la majeure partie du secteur avicole européen, viande et œufs confondus", ont réagi, mardi soir, plusieurs organisations agricoles européennes, telles que la Copa-Cogeca et l'Avec, une fédération européenne des producteurs avicoles.
"Comment les producteurs de l'UE résisteront-ils à une concurrence internationale féroce qui n'applique pas des normes aussi élevées dans les exploitations ?" s'interrogent ces professionnels, invoquant une tendance déjà à la hausse des importations du Brésil, de Thaïlande et d'Ukraine. "La mise en œuvre de propositions aussi extrêmes entraînerait la fermeture de petites et moyennes entreprises dans les zones rurales, une perte de compétitivité et une augmentation des importations, tout en faisant face à une augmentation massive du prix de la viande de volaille pour les consommateurs", s'alarment ces organisations.
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