La consommation d’aliments moins bien classés par Nutri-Score est associée "à une mortalité accrue", selon une étude de l’Inserm
En 23 ans, près de 10% des participants qui consommaient en moyenne plus d’aliments moins bien classés par Nutri-Score sont décédés "de causes non-accidentelles, y compris de cancer et de maladies des appareils circulatoires, respiratoires et digestifs".
La consommation d’aliments moins bien classés au moyen du Nutri-Score est associée "à une mortalité accrue", selon une étude publiée jeudi 17 septembre dans le British Médical Journal par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Les résultats de cette étude ont été obtenus par des chercheurs de l’Inserm, de l’Institut national de la recherche agronomique (Inrae), du Cnam et de l’Université Sorbonne Paris Nord, en collaboration avec des chercheurs du Centre International de Recherche sur le Cancer (OMS/CIRC).
Le Nutri-Score est un logo à 5 couleurs apposé sur la face avant des emballages des produits transformés qui informe les consommateurs sur la qualité nutritionnelle. Chaque produit est classé sur une échelle allant du plus favorable sur le plan nutritionnel (classé A) au moins favorable sur le plan nutritionnel (classé E). Cette nouvelle étude vise à rechercher des associations entre le score des aliments consommés et la mortalité au sein d’une très large population répartie dans 10 pays européens. Elle fait suite à une étude publiée en 2018 dans la même population et portant sur le risque de cancer.
Des résultats "significatifs"
Au total, 501 594 personnes ont participé à cette étude. Au cours du suivi entre 1992 et 2015, 53 112 d'entre eux sont décédés "de causes non-accidentelles, y compris de cancer et de maladies des appareils circulatoires, respiratoires et digestifs". Les chercheurs montrent que les participants qui consommaient en moyenne plus d’aliments moins bien classés par Nutri-Score présentaient une mortalité accrue. "Ces résultats étaient significatifs après la prise en compte d’un grand nombre de facteurs sociodémographiques et liés au mode de vie", précise l’étude.
Le Nutri-Score a été officiellement adopté en France en 2017 et depuis par différents pays européens (Belgique, Espagne, Allemagne, Pays-Bas, Suisse, Luxembourg). L’application de ce logo n’est pas obligatoire et repose sur la volonté des industriels de l’agroalimentaire. Plus de 350 entreprises et marques se sont engagées à mettre en place le Nutri-Score sur leurs produits. Selon l’Inserm, "reste la nécessité, dans un futur proche, d’une harmonisation au niveau européen pour que soit mis en place de manière obligatoire un seul logo efficace et utile pour les consommateurs."
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