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Loi anti-gaspillage alimentaire : "50% de dons en plus" dans certains départements selon l'auteur de la loi

Trois ans après la mise en œuvre de la loi contre le gaspillage alimentaire, son auteur et rapporteur, le député Guillaume Garot, fait le point sur franceinfo.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le député PS Guillaume Garot, auteur et rapporteur de la loi anti-gaspillage alimentaire, le 20 décembre 2016. (BERTRAND GUAY / AFP)

Le député PS de Mayenne Guillaume Garot dresse lundi sur franceinfo un bilan de la loi contre le gaspillage alimentaire, trois ans après sa mise en œuvre. Il en était l'auteur et rapporteur. "Ce n'est qu'une étape. La bataille contre le gaspillage doit être menée sur tous les fronts" reconnaît-il. La loi contre le gaspillage alimentaire, votée le 3 février 2016, interdit aux grandes surfaces de plus de 400 m2 de jeter de la nourriture et de rendre leurs invendus impropres à la consommation. Elles sont tenues de donner leurs invendus à des associations, le tout sous peine d'une amende de 3 750 euros.

franceinfo : Quel bilan faites-vous de la loi anti-gaspillage ?

Guillaume Garot : Un bilan très encourageant. La loi que nous avions fait voter, à l'unanimité du Sénat et de l'Assemblée, en 2016, a permis de faire prendre conscience à tous les acteurs de la chaîne alimentaire, et plus généralement à tous les Français, que chacun pouvait agir contre le gaspillage alimentaire et que chacun avait sa responsabilité. Aujourd’hui, je mène une mission d'évaluation pour voir concrètement, sur le terrain, comment s'articule la mise en œuvre. La loi comportait une disposition très importante : les dons des grandes surfaces vers les associations de solidarité. Les invendus alimentaires doivent être donnés aux associations qui peuvent ensuite les redistribuer. Lorsque l'on échange avec ces associations sur le terrain, partout, les dons ont augmentés.

On est au minimum à 15% d'augmentation, on atteint dans certains départements 50% de dons en plus. C'est une vraie victoire même si ce n'est qu'une étape.

Guillaume Garot

à franceinfo

La bataille contre le gaspillage doit être menée sur tous les fronts. Par exemple, la question des dates de péremption n'est pas que française, la solution passe par des mesures européennes. Il faut que le gouvernement français mène le combat au plan européen.

Les dates de péremption constituent une première piste, y en a-t-il d'autres ?

Bien sûr ! Il y a une deuxième piste : celle du consommateur et la question de la sensibilisation de chacun vis-à-vis de son alimentation. Il y a du boulot mais rien ne sera possible et rien ne sera durable s’il n'y a pas un vrai travail d'éducation à l'alimentation et contre le gaspillage alimentaire. Je me bats aujourd'hui pour que, à l'école, on puisse transmettre des repères sur ce qu'est une bonne alimentation, une bonne hygiène de vie ainsi que les gestes simples pour lutter contre le gaspillage alimentaire. On doit tous être mobilisés y compris l'Éducation nationale.

Vous évoquez l'école, on pense forcément aux cantines. Votre loi pourrait-elle être élargie aux cantines d'entreprises, ou scolaires ?

C'est fait. Nous avons voté dans la loi alimentation, l'an passé, une disposition qui fait obligation aux cantines, aux établissements scolaires, aux établissements de personnes âgées. Chaque fois qu'il y a de la restauration collective, il y a devoir de donner les plats qui n'ont pas été servis à ceux qui en ont besoin, c’est-à-dire aux associations de solidarités. Nous mettons au point une expérimentation qui durera six mois, nous dresserons le bilan et en suite nous verrons quelle est la meilleure façon de généraliser. (...)  Techniquement, c'est possible bien qu’il y ait des prescriptions d'hygiène. Ce qu'il faut, c'est que les associations de solidarité puissent être disponibles, que les bénévoles aient du temps pour la redistribution. Il faut trouver les bonnes façons de faire mais je suis confiant.

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