: Vidéo Quand les cochons deviennent cannibales : la réalité peu appétissante derrière la fabrication du jambon de Parme
Il bénéficie d'une étiquette AOP (appellation d'origine protégée), mais derrière le prestigieux jambon de Parme se cacherait parfois une réalité moins appétissante. "Envoyé spécial" a suivi deux militants de la cause animale dans un élevage intensif de porcs, en Italie. Extrait d'un reportage à voir le 4 octobre 2018.
L’élevage des cochons destinés à produire du jambon de Parme cacherait-il parfois un scandale ? Fabriqué exclusivement dans le nord de l’Italie, ce jambon est soumis à un cahier des charges très strict : 83 pages très détaillées... et une seule ligne sur le bien-être des cochons. Dans quelles conditions vivent-ils ? Comment sont traités les animaux que nous mangeons ?
Depuis deux ans, des militants de la cause animale filment clandestinement les fermes d’élevage. "Envoyé spécial" a accompagné deux activistes dans une de ces exploitations qui pratiquent l'élevage intensif. Le taux de mortalité des porcelets produits à la chaîne pour en faire du jambon y est très élevé : autour de 20%.
Nous voici dans une des pièces réservées aux porcelets. L'un d'eux a été mis à l'isolement. Son tatouage est celui de la filière AOP, dont fait partie le jambon de Parme. Il lui manque la moitié d'une oreille. "Les autres cochons l'ont sans doute mangée", suppose Claudio Pomo, de l'association Essere Animali ("Etre des animaux").
"Ils s'ennuient"
Le cannibalisme : une réalité méconnue, mais qui serait courante dans les fermes d’élevage intensif. Les cochons se mangent-ils entre eux ? "Ils ne le feraient pas s'ils avaient de la place, ou s'ils étaient libres, explique Claudio. Ils le font parce qu'ils sont dans ces conditions. Ils sont très stressés, ils s'ennuient. Les cochons ont besoin d'être occupés, de jouer, sinon ils se mangent entre eux."
"C'est aussi pour ça que les fermiers coupent systématiquement les queues, ajoute-t-il. Sinon, ce serait pire." L'Union européenne préconise d'éviter cette pratique. Elle impose aussi la présence de jouets à mastiquer pour éviter le cannibalisme. Cette exploitation ne semble pas en règle. Selon l'association, elle ne serait pas une exception.
Extrait de "Jambon de Parme, une vie de cochon !", un reportage à voir le 4 octobre 2018 dans "Envoyé spécial".
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