Vidéo Payer ses courses avec sa carte vitale, c’est ce que teste la ville de Bordeaux

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Régler ses courses avec sa carte vitale, c’est le test qu’a lancé la ville de Bordeaux. A la manière de la Sécurité sociale de la santé, la Sécurité sociale de l’alimentation (SSA) permet d’offrir au plus grand nombre un meilleur budget pour mieux manger. 150 étudiants font partie des premiers bénéficiaires.
VIDEO. Payer ses courses avec sa carte vitale, c’est ce que teste la ville de Bordeaux Régler ses courses avec sa carte vitale, c’est le test qu’a lancé la ville de Bordeaux. A la manière de la Sécurité sociale de la santé, la Sécurité sociale de l’alimentation (SSA) permet d’offrir au plus grand nombre un meilleur budget pour mieux manger. 150 étudiants font partie des premiers bénéficiaires. (Brut.)
Article rédigé par Brut.
France Télévisions
Régler ses courses avec sa carte vitale, c’est le test qu’a lancé la ville de Bordeaux. A la manière de la Sécurité sociale de la santé, la Sécurité sociale de l’alimentation (SSA) permet d’offrir au plus grand nombre un meilleur budget pour mieux manger. 150 étudiants font partie des premiers bénéficiaires.

C’est une première en France. Depuis septembre dernier, la ville de Bordeaux teste une Sécurité sociale de l’alimentation (SSA). 150 étudiants sont concernés. La SSA a été lancée à l'initiative du Crepaq, une organisation citoyenne girondine, avec l'aide de la Gemme, les émetteurs de la monnaie locale. “L'idée de la Sécurité sociale de l'alimentation a émergé il y a quelques années par un collectif national. Elle repose sur 3 piliers : l'universalité donc elle concerne tout le monde et pas uniquement les personnes en situation de précarité, comme la Sécurité sociale de la santé aujourd'hui. Autres piliers : le conventionnement et la cotisation donc le but, c'est que chacun cotise à hauteur de ses revenus et les bénéfices sont répartis à parts égales entre tous” explique Charlotte Boulay, chargée de mission au Crepaq. 

“On a 36% des étudiants qui déclarent sauter des repas pour des raisons financières”

Eva fait partie des étudiants qui ont été tirés au sort pour tester le dispositif. “En gros, c'est comme une mutuelle. Moi, je paye 20 € tous les mois et en échange j'ai 100 € de Gemme, donc c'est un gain personnel de 80 € pour faire les courses. La Gemme, du coup, c'est la monnaie locale en Gironde. Les magasins partenaires de la Gemme, ce sont des magasins qui sont bio, qui vont être plus responsables, ça va être des petits épiciers de quartier. J'allais pas du tout dans ce genre de magasin parce que je n'avais pas les moyens. J'allais plutôt voir les premiers prix sans me soucier de la provenance. (...) Avant, c'était impossible financièrement de consommer plus responsable” déclare Eva. Parmi les objectif de la Sécurité sociale de l’alimentation, il y a “garantir le droit à l’alimentation pour tout le monde, mettre en valeur le commerce local et l’agriculture paysanne de nos territoires. La question de la juste rémunération des agriculteurs est au centre du projet SSA” commente François Rocca, chargé de développement pour la Gemme.

Qui peut en bénéficier ? “Au niveau des critères de sélection, ça a été défini en assemblée de caisse locale. Donc les seuls critères qui ont été retenus, ce sont des critères de parité, avoir autant de garçons que de filles, que de personnes non genrées. Il n'y a pas de critères de revenus et de budget à proprement parler, puisque justement, le principe de la SSA, c'est d'avoir un public universel. Donc ça ne concerne pas uniquement les personnes en situation de précarité. Dans un projet de Sécurité sociale de l’alimentation au global, si c’était une loi retenue à échelle nationale, les revenus seraient pris en compte puisque chacun cotiserait à hauteur de ses revenus, mais par contre, la somme touchée par l'ensemble des habitants serait la même” précise Charlotte Boulay. “Ce programme, vers mars de l'année dernière, en 2023, il y a eu un appel sur leur compte Instagram à remplir un questionnaire et j'ai été pour participer au programme et je les remercie vraiment” ajoute Eva, étudiante

“Ce qu'on aimerait, c'est montrer que la SSA, c’est une réponse concrète au respect du droit à l’alimentation”

Grâce à une monnaie locale, même quand on achète dans une épicerie, l'épicerie, elle-même, quand elle reçoit cette monnaie de la Gemme, elle va être influencée pour pouvoir repenser un peu son réseau de fournisseurs, pour intégrer de plus en plus de producteurs locaux. Le but, c'est que ce titre de paiement, il ne va pas quitter son territoire. Donc nous, on circule à l'échelle de la Gironde et donc ça ne va pas quitter la Gironde et ça ne circulera qu'entre des professionnels qui sont prestataires. Ils répondent à une charte commune, donc une charte environnementale, sociale et éthique. On voit que grâce à la monnaie locale, il y a plusieurs épiceries, plusieurs magasins bio qui, justement, changent de fournisseurs, qui vont, par exemple, en direct de fermes qui se trouvent à 20 kilomètres de la métropole, donc vers Léognan, Le Haillan, Saint-Médard, plutôt que passer par des coopératives d'achat” indique François Rocca. “L'idée, c'est de continuer à faire vivre cette caisse locale de l’alimentation, pour essayer en 2024-2025, de co-construire un projet à plus grande échelle. Car l'alimentation, c'est une question de santé” conclut Charlotte Boulay.

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