Botulisme à Bordeaux : "C'est totalement exceptionnel", souligne Benjamin Clouzeau, médecin-réanimateur au CHU de Bordeaux
"C'est totalement exceptionnel", souligne Benjamin Clouzeau, médecin-réanimateur au CHU de Bordeaux. Douze personnes ont contracté le botulisme après qu'un restaurant de Bordeaux, le Tchin Tchin Wine Bar, leur a servi des sardines en bocal, entre le lundi 4 et le dimanche 10 septembre, a indiqué l'Agence régionale de Santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine lors d'une conférence de presse mercredi. L'une d'entre elles, une femme âgée de 32 ans, est décédée en région parisienne.
"Douze cas rattachés à une seule intoxication, ça représente le nombre de cas annuels en France en règle générale pour cette maladie", ajoute-t-il. L'enquête devra déterminer dans quelles circonstances les victimes ont été intoxiquées, mais le Tchin Tchin Wine Bar est un bar à tapas "où donc plusieurs personnes pouvaient piocher dans le plat. Ce qui explique le nombre de sujets exposés", avance ce médecin.
L'Agence régionale de santé Nouvelle-Aquitaine indique qu'il "pourrait avoir de nouveaux cas jusqu'à ce week-end". Car si les symptômes interviennent "dans les 72 heures suivant l'ingestion, on peut voir des tableaux évoluant de façon plus lente et plus subie, aiguë, conduisant à une forme grave de la maladie jusqu'à huit jours", explique Benjamin Clouzeau. Or, "le dernier repas pris dans ce restaurant potentiellement incriminé est le dimanche 10 septembre, donc jusqu'à dimanche prochain".
"La toxine botulique est utilisée en bioterrorisme"
Une alerte a été lancée à tous les professionnels de santé de France, mais aussi une alerte mondiale puisque certains clients de ce bar à tapas étaient étrangers. C'est important, car il existe un traitement anti-toxinique. "Il a comme objectif de bloquer la toxine avant que celle-ci ne se fixe sur les nerfs et ne cause un blocage prolongé du fonctionnement des nerfs", indique Benjamin Clouzeau qui précise que la "toxine botulique est utilisée en bioterrorisme"
"C'est une arme potentiellement de guerre parce qu'elle a un pouvoir bloquant des nerfs de façon très, très forte et de façon prolongée."
Benjamin Clouzeau, médecin-réanimateur au CHU de Bordeauxà franceinfo
Ainsi, cet "anti-toxinique fait partie de stocks stratégiques dont l'armée dispose dans le cadre du bioterrorisme et ces stocks ont pu être mis à disposition de nos patients afin de pouvoir les traiter", ajoute ce médecin-réanimateur au CHU de Bordeaux.
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