Cancer du sein : les hommes sont aussi concernés
Exclusivement féminin ? C’est faux ! En effet, le cancer du sein est une maladie qui concerne aussi - et il est important de le savoir pour ne pas négliger les symptômes - les hommes. "C’est une pathologie rare qui représente moins de 1% des cancers du sein et moins de 1% des cancers masculins, soit une incidence d’environ 1/100 000 hommes", indique le Dr Suzette Delaloge, oncologue médical et chef du comité de pathologie mammaire à l’Institut Gustave Roussy, premier centre de lutte contre le cancer en Europe.
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"D’emblée, j’ai su"
Un cancer du sein résulte "d'un dérèglement de certaines cellules qui se multiplient et forment le plus souvent une masse appelée tumeur", rappelle l'Institut national du cancer (Inca). C'est une maladie "rare", mais elle n’est pas sans conséquences. Eric Van Blaeren le sait très bien.
Le Canadien a eu un cancer du sein en 2013, alors qu'il était en vacances en Europe. "En me rasant un matin, j'ai remarqué une bosse qui déformait la peau de mon sein gauche", témoigne Eric. "D’emblée, j’ai su que ça pouvait être cancéreux", confie-t-il. De retour au Canada, le sexagénaire consulte et effectue une mammographie. Les résultats sont sans équivoque… Mais, malgré ça, l'homme vit "calmement" la nouvelle.
"J’avais 66 ans, se souvient-il, lors du diagnostic." Comme pour de nombreuses pathologies, l’âge est un facteur de risque. Autrement dit, le risque de développer un cancer du sein pour un homme augmente avec l’âge. "Le pic d’incidence se situe autour de 70 ans", rappelle le Dr Delaloge. Les antécédents familiaux de cancer du sein, sont également un facteur de risque. "Ma mère et ma grand-mère paternelle ont eu un cancer du sein aussi", confie Eric.
Le cancer peut s'étendre plus rapidement chez les hommes
Quelques jours après l’annonce de diagnostic, une "mastectomie totale" est programmée. Le chirurgien enlève alors totalement le sein d'Eric, incluant son mamelon. "Chez l’homme, la glande mammaire est très petite, on ne peut pas faire de traitement conservateur", explique le Dr Delaloge.
A la différence des femmes, les seins des hommes sont beaucoup moins développés. Une particularité qui a son importance : "La glande mammaire plus limitée, la maladie peut s’étendre plus vite, explique le Dr Delaloge. Les ganglions sont atteints dans 60 % des cas, au lieu de 35 % chez les femmes."
En d'autres termes, les cancers du sein chez les hommes sont potentiellement plus graves que chez les femmes. En France, il n’existe, par ailleurs, pas de dépistage organisé, ce qui retarde à la fois le diagnostic, mais aussi la prise en charge. Le pronostic peut alors être impacté, et les risques de récidives, accrus.
En parler pour sauver des vies
Eric est convaincu : "Il faut absolument faire de la "publicité" pour le cancer du sein masculin". Selon lui, "peu de personnes savent que le cancer du sein est possible chez les hommes". Un avis partagé par sa fille, Mélody Van Blaeren : "Quand je dis aux gens que mon père a eu un cancer du sein, ils sont assez surpris".
La jeune femme, est elle-même survivante d'un cancer du sein apparu en 2012, à l'âge de 34 ans. Fondatrice et directrice de l'organisme Cancer du sein masculin au Canana, Melody veut le faire savoir : "Les hommes sont aussi concernés". L'objectif ? Sauver des vies, en sensibilisant le grand public au fait que le cancer du sein ne fait aucune disctinction de sexe. Selon le Dr Delaloge, ce sont surtout "les hommes [les] plus à risque [qui] doivent être sensibilisés et s’auto-surveiller".
En plus de la mastectomie, Eric a cumulé plusieurs autres traitements : chimiothérapie, radiothérapie et hormonothérapie. Aujourd'hui, le Canadien va "très bien". Il l'assure : "C'est comme si je n'avais rien eu".
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