Déserts médicaux : les députés rejettent une mesure de restriction de la liberté d'installation
La mesure était combattue par le gouvernement. Les députés ont rejeté, mercredi 14 juin, un amendement transpartisan (168 voix contre 127) dont l'objectif était d'imposer des règles plus strictes dans l'installation des médecins sur le territoire, afin de mieux répartir les soignants et lutter contre les déserts médicaux. Il prévoyait que les médecins libéraux et chirurgiens-dentistes qui souhaitent s'installer dans des zones déjà bien pourvues en soignants doivent obtenir une autorisation de l'Agence régionale de santé, conditionnée au départ d'un praticien exerçant la même spécialité.
L'amendement était porté par le socialiste Guillaume Garot, et un groupe transpartisan d'élus venant de presque tous les groupes politiques, y compris ceux du camp présidentiel. Le RN n'a pas été associé. Les députés étaient amenés à se prononcer dans le cadre de l'examen en première lecture du texte contre les déserts médicaux, porté par Frédéric Valletoux (Horizons).
"Notre santé ne peut dépendre de notre code postal"
"Les politiques d'incitation pratiquées pendant des dizaines d'années n'ont pas produit les résultats qu'on attendait. Nous disons à nos médecins : 'N'allez plus vous installer dans les territoires qui sont déjà bien pourvus. Allez vous installer où vous voudrez ailleurs'", a insisté Guillaume Garot mercredi. "Notre santé ne peut dépendre de notre code postal. On continue !", a-t-il réagi dans la foulée du vote sur son compte Twitter.
Vivement opposé à l'instauration d'une telle mesure, le ministre de la Santé, François Braun, a fustigé un amendement qui risque de "stigmatiser les médecins" et entraîner "des refus d'installation, des départs en retraite et des déconventionnements. "Le vrai sujet, c'est que nous avons peu de soignants", a rétorqué le rapporteur Frédéric Valletoux, plaidant pour un système de régulation d'ici cinq ou dix ans, le temps que davantage de médecins soient formés.
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