Arrêter de fumer pour diminuer les complications post-opératoires
Les méfaits du tabac sont connus, sauf peut-être l’un d’entre eux : le risque de complication en cas d’intervention chirurgicale. Pour les éviter, l’OMS conseille d’arrêter de fumer quatre semaines avant toute opération.
" La première raison c’est que les complications générales, pneumonies, infections, sont plus fréquente si on a fumé pendant les semaines avant. D’autre part, lors de l’arrêt du tabac, il y a un phénomène qui peut se produire, c’est l’augmentation des secrétions, un jour ou deux jours après.
Les bronches très encombrées par ces sécrétions vont se mettre à sécréter, cracher, c’est une espèce de nettoyage du poumon, qui peut prendre une semaine, deux semaines, trois semaines. C’est assez désagréable pour l’anesthésiste qui quand il va vous intuber, vous faire respirer, va avoir plein de crachats qui arrivent dans les voies respiratoires ", explique Pr Bertrand Dautzenberg, tabacologue.
Pour une meilleure cicatrisation
Arrêter de fumer a aussi un impact après l’intervention… pour une meilleure cicatrisation. Chaque semaine supplémentaire sans tabac améliorerait de près de 20% l’état de santé du patient, grâce à une meilleure circulation sanguine. Après une opération de la hanche ou du genou par exemple, un fumeur a trois fois plus de risques de faire des complications.
" La fumée du tabac altère la microcirculation, et la microcirculation est indispensable à la cicatrisation des tissus mous et de l’os, pour les tissus mous il faut pendant trois semaines après l’intervention ne pas fumer pour que la cicatrisation soit bonne, et pour l’os c’est trois mois parce que la cicatrisation est beaucoup plus longue ", souligne le tabacologue.
Un sevrage bénéfique pour la cicatrisation... A tel point que pour les chirurgies non urgentes, l’OMS recommande de reporter l’intervention… le temps d’arrêter de fumer.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.