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Crise des opiacés aux Etats-Unis : particulièrement affectés, les Amérindiens vont recevoir 665 millions de dollars

Quatre grands groupes pharmaceutiques vont verser dédommager les 574 tribus reconnus par le gouvernement américain. Le nombre d'overdoses a été très élevé dans cette population.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des pilules d'oxycodone – un opioïde – dans la ville de Norwich, située dans le Connecticut (Etats-Unis), le 23 mars 2016. (JOHN MOORE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Des centaines de tribus amérindiennes, qui ont payé un lourd tribut à la crise des opiacés aux Etats-Unis, vont recevoir 665 millions de dollars (590 millions d'euros) de la part de quatre grands groupes pharmaceutiques, après plusieurs accords mettant fin à leurs poursuites. Les distributeurs, McKesson, AmerisourceBergen et Cardinal Health, avaient déjà noué un accord à part avec la tribu Cherokee en septembre pour 75 millions de dollars. Selon un document déposé devant un tribunal, mardi 1er février, ils ont aussi accepté de verser 440 millions de dollars sur sept ans aux autres tribus amérindiennes. Le groupe pharmaceutiques Johnson & Johnson s'est de son côté engagé à payer 150 millions de dollars sur deux ans à ces tribus.

La crise des opiacés, à l'origine de plus de 500 000 morts par overdose en 20 ans aux Etats-Unis, a déclenché une salve de litiges aux Etats-Unis émanant de victimes directes et de nombreuses collectivités (villes, comtés, Etats...). Les tribus amérindiennes ont été particulièrement touchées, rappelle l'accord. En 2015, elles ont souffert du plus haut taux de décès par overdose par habitant. Et sur la période de 1999 à 2015, elles ont aussi connu la plus forte augmentation en pourcentage du nombre de décès de cette nature par rapport aux autres groupes ethniques, précise un document porté au dossier.

 Pas "une admission de responsabilité", se défend Johnson & Johnson

"Pour cette raison, les gouvernements tribaux à travers les Etats-Unis ont dû dépenser des sommes considérables pour couvrir les coûts de la crise des opiacés, y compris des coûts plus élevés pour les soins de santé, les services sociaux, de protection de l'enfance, d'application de la loi", est-il ajouté dans l'accord. Ces dépenses ont "détourné les rares fonds tribaux d'autres besoins" et ont "imposé de lourdes charges financières" sur les tribus.

Toutes les tribus reconnues par le gouvernement américain, 574 au total, pourront participer à l'accord, même si elles n'ont pas engagé de poursuites judiciaires. Il doit encore être accepté par l'essentiel des tribus, ont ajouté les juristes, en soulignant aussi que des poursuites engagées par des tribus amérindiennes à l'encontre d'autres groupes sont encore en cours. AmerisourceBergen, Cardinal Health, McKesson et Johnson & Johnson avaient déjà accepté l'été dernier de payer 26 milliards de dollars pour solder des milliers de litiges dans le cadre d'un vaste accord avec de nombreuses collectivités.

Johnson & Johnson a précisé que les 150 millions que l'entreprise avait accepté de verser dans le cadre de l'accord avec les tribus amérindiennes seraient retirés de cet accord plus global et souligné qu'il ne constituait pas "une admission de responsabilité ou d'acte répréhensible". L'entreprise "continuera de se défendre contre tout litige que l'accord final ne résoudra pas", a précisé Johnson & Johnson (en anglais). Sollicitées par l'AFP, les autres entreprises n'ont pas précisé dans l'immédiat si les 440 millions qu'elles avaient accepté de verser collectivement aux tribus amérindiennes faisaient partie de l'accord à 26 milliards.

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