Des députés souhaitent élargir l'autorisation de vente d'alcool dans les stades
Des députés de la majorité et de l'opposition ont déposé des propositions de loi pour assouplir la vente d'alcool dans les enceintes sportives. Ce qui provoque la colère des addictologues.
L'alcool va-t-il faire son retour dans les stades ? Des députés de la majorité et de l'opposition ont déposé des propositions de loi en ce sens, au grand dam des addictologues qui dénoncent des textes sous l'influence de lobbies, jeudi 8 août.
Cent cinq députés LREM (un tiers du groupe) ont déposé, fin juillet à l'Assemblée, une proposition de loi "visant à faire de la France une nation sportive" dans laquelle ils proposent "d'assouplir de manière encadrée" la loi Evin "dans les stades en étendant l'octroi d'autorisations temporaires de vente d'alcool aux sociétés sportives". La loi Evin de 1991 contre le tabagisme et l'alcoolisme interdit en effet la vente, la distribution et l'introduction de boissons alcoolisées dans tous les établissements d'activités physiques et sportives.
Objectif : s'aligner sur les autres stades européens
Actuellement, les clubs disposent d'une dérogation pour vendre de l'alcool dix fois par an. Mais ils souhaitent assouplir cette mesure afin de s'aligner sur leurs concurrents européens et bénéficier de revenus supplémentaires les jours de match. La députée de la Nièvre Perrine Goulet (LREM) avait proposé en novembre, dans un rapport remis à Matignon, de passer de 10 à 15 les événements annuels où les clubs sont autorisés à vendre de la bière.
"Sous prétexte de soutien au sport, ces députés se font le relais fidèle du lobby alcoolier qui, années après années, rogne progressivement la plus grande loi de santé publique dont la France soit dotée", dénonce l'Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA). Elle rappelle "à ces députés que la consommation d'alcool est incompatible avec le sport" car sa "promotion (...) via les compétitions sportives", vise "à banaliser la consommation générale" et "en premier lieu celle des jeunes qui constituent la majorité du public". Elle appelle le pouvoir à sa "responsabilité" vis-à-vis de "la santé publique".
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