Les autorités sanitaires accusées de banaliser l'alcool dans une campagne pour les jeunes
Une politique de prévention passe-t-elle par une mise en avant de la réduction des risques ? Une campagne de santé publique à destination des jeunes, lancée lundi 26 septembre par l'agence Santé publique France, a été accusée par une partie du monde médical de banaliser la consommation d'alcool en s'abstenant d'évoquer ses effets dangereux pour privilégier des conseils en matière de comportements à adopter. Cette campagne, qui comprend des affiches et des clips ainsi que des spots radio, vise à "sensibiliser les jeunes aux risques de consommation de l'alcool et des drogues".
Elle recommande d'adopter plusieurs comportements pour réduire les risques liés à la consommation d'alcool : boire de l'eau entre chaque verre pour minimiser la déshydratation, éviter d'encourager à boire quelqu'un qui ne le désire pas, raccompagner des amis qui ont trop bu, etc. Mais, sur le fond et la forme, elle a suscité les critiques de plusieurs médecins qui y voient une forme de banalisation de la consommation d'alcool, notamment car il n'est pas fait mention des risques pour la santé.
Interrogé par l'AFP, le ministère de la Santé a défendu un choix stratégique : inciter les jeunes à éviter les risques, plutôt que les pousser de manière illusoire à l'abstinence. Santé publique France défend, elle, cette stratégie en rappelant qu'elle évaluait régulièrement la manière dont les messages de santé publique sont reçus par les jeunes. "On s'appuie sur nos données d'observation : c'est parce que cette stratégie de réduction des risques fonctionne bien qu'on a voulu la poursuivre", a déclaré à l'AFP la responsable de l'unité dédiée aux addictions au sein de l'agence.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.