Près de deux tiers des Français favorables à une hausse progressive du paquet de cigarette à 10 euros d'ici 2020
La cigarette est majoritairement vue comme une "drogue", "pas conviviale" et "coûteuse", selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour franceinfo et "Le Figaro", publié jeudi soir.
Le paquet de tabac atteindra bientôt 10 euros d'ici 2020. Cette décision annoncée en juillet 2017 par la ministre de la Santé Agnès Buzyn n'est pas pour déplaire aux Français. Ils sont même 64% à se déclarer favorable à cette hausse progressive, selon un sondage* Odoxa-Dentsu Consulting pour franceinfo et Le Figaro, publié jeudi 31 mai. Les personnes interrogées jugent cette augmentation comme le moyen le plus "efficace" pour réduire le nombre de fumeurs. Les fumeurs, quant à eux, ne partagent pas ce constat. Ils restent majoritairement hostiles (69%) à la hausse du prix du paquet.
À l’occasion de la 21e journée sans tabac, instituée par l’Organisation mondiale de la santé, 8 Français sur 10 perçoivent la hausse du prix de la cigarette comme ayant joué un rôle "important", voire "très important" pour arrêter le tabac. Cette perception rejoint les études statistiques internationales menées depuis des décennies et qui prouvent qu’il y a un lien entre hausse du prix du tabac et baisse du nombre de fumeurs.
Si les Français sont globalement favorables à une hausse du prix, c’est parce que l’image du tabac est "très dégradée". Elle est majoritairement vue comme une "drogue", "pas conviviale" et "coûteuse", même si pour 6 Français sur 10 la cigarette est considérée comme un "anti-stress" et une "source de plaisir".
Le rôle important de la cigarette électronique
Pour les Français interrogés, outre la hausse des prix du tabac, l'autre facteur déterminant dans la diminution du nombre de fumeurs est le développement de la cigarette électronique. Peu évoqué dans les enquêtes de santé, 68% des Français estiment que la cigarette électronique a également un rôle "important" dans la diminution du nombre de fumeurs et cela, sans convertir de nouveaux fumeurs. Surtout, les fumeurs interrogés estiment que le "vapotage" est presque aussi efficace que la hausse des prix du tabac. C'est même le premier facteur pour ceux qui "vapotent".
Il y a en France, en mai 2018, environ 15% de "vapoteurs" qui sont ou étaient quasiment tous (99%) des fumeurs de cigarette. 69% des "vapoteurs" sont toujours des fumeurs de cigarette. Ce qui signifie, sans doute, que ces "fumeurs-vapoteurs" consomment moins de cigarettes que s’ils ne "vapotaient" pas. En revanche, l’accompagnement des fumeurs, les campagnes d’informations et les initiatives comme le mois sans tabac ne sont pas citées comme des facteurs ayant eu une influence importante sur la baisse du nombre de fumeurs. Encore moins, pour le paquet neutre : moins de 3 Français sur 10 pensent qu’il a une influence importante dans la baisse constatée.
*Cette enquête a été réalisée auprès d'un échantillon de Français interrogés par internet les 30 et 31 mai 2018. 1 030 Français représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus ont répondu, parmi lesquelles 69 sympathisants de la France insoumise, 105 du PS, 140 sympathisants de LREM, 96 sympathisants LR et 155 du FN. La représentativité de l'échantillon est assurée par la méthode des quotas.
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