Tabac : "On retrouve des altérations du placenta" même chez des femmes ayant arrêté de fumer plusieurs mois avant leur grossesse
Fumer pendant une grossesse peut comporter des risques, c'est connu. Mais une équipe de chercheurs de l'Inserm et du CNRS montre aujourd'hui que le placenta conserverait la mémoire de l'exposition au tabac de femmes qui ont arrêté de fumer quelques semaines plus tôt.
Des chercheurs grenoblois ont étudié le placenta de 600 femmes françaises, de Nancy et Poitiers. Elles avaient arrêté de fumer trois mois avant de tomber enceintes. Leur étude met en avant une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne : chez les femmes qui ont arrêté de fumer trois mois avant la grossesse, leur corps a éliminé en partie le tabac. Plus précisément leur corps a éliminé en partie les traces de l'exposition au tabac dans l'ADN du placenta.
La mauvaise nouvelle, c'est que cette mémoire du tabac n'est pas totalement éliminée, note Johanna Lépeule, chercheuse à l'Institut pour l'avancée des biosciences à Grenoble. "On retrouve des altérations du placenta, effectivement, et donc finalement une mémoire de l'exposition au tabac, même si le placenta qui se forme dès la fécondation n'a pas directement été exposé au tabac".
On sait déjà qu’il y a un risque de fausse couche, d'accouchement prématuré ou même de mort pour le fœtus chez les femmes enceintes qui fument. Là, avec ces femmes enceintes qui ne fument plus, mais ont arrêté seulement trois mois avant la grossesse, existe-t-il aussi un danger pour le futur bébé ?
La prochaine étape, c'est effectivement de regarder le lien entre les altérations qu'on a observées dans le placenta et la santé de l'enfant.
Johanna Lépeuleà franceinfo
Les travaux de recherche pour observer les éventuelles répercusssions sur la santé de l'enfant devraient prendre encore plusieurs mois.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.