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Ebola : l'ONU demande un milliard de dollars

Il faudrait un milliard de dollars, 773 millions d'euros, pour lutter contre le virus, estiment les Nations Unies. Dix fois plus que le montant évoqué le mois dernier. Les Etats-Unis doivent dépêcher 3.000 militaires sur zone.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  ("Ebola est toujours là", peut-on lire dans les rues d'Abidjan © REUTERS/Luc Gnago)

2.461 morts, sur 4.985 personnes contaminées par Ebola : l'Organisation mondiale de la santé vient de publier son dernier - macabre - décompte des victimes du virus. "La crise à laquelle nous sommes confrontés n'a pas d'équivalent dans l'époque moderne" , estime Bruce Aylward, le directeur général adjoint de l'OMS. "Nous ne savons pas jusqu'où grimperont ces chiffres."  

L'urgence fait que les Nations Unies ont formellement demandé des fonds supplémentaires : "C'est un énorme défi financier" , pour Valérie Amos, la patronne des opérations humanitaires de l'ONU. Qui réclame aujourd'hui un milliard de dollars, 773 millions d'euros, pour lutter contre le virus. Le montant demandé le mois dernier était de 100 millions...

Car, selon les projections de l'ONU, 20.000 personnes seront infectées d'ici la fin de l'année : 40% au Liberia, 34% en Sierra Leone, 16% en Guinée. A moins que la réaction de la communauté internationale ne s'accélère... Optimiste, l'OMS prévoit tout de même d'inverser la courbe d'ici trois mois.

Les Etats-Unis en première ligne

Car, pour l'heure la communauté internationale est plutôt timide : la Chine a envoyé 174 professionnels médicaux, des épidémiologistes, des experts en laboratoires, des médecins et des infirmiers. Cuba avait fait de même la semaine dernière, en annonçant l'envoi de 165 professionnels de santé.

Le coup d'accélérateur risque bien de venir des Etats-Unis. Barack Obama a annoncé ce mardi l'envoi de 3.000 militaires américains, pour l'essentiel concentrés au Liberia. Un centre de commandement sera installé dans la capitale Monrovia. Leur mission : former 500 travailleurs de santé par semaine, pendant six mois, et construire 17 centres de traitement, qui compteront chacun 100 lits. 

Bien mais pas suffisant : l'OMS estime que les trois pays les plus touchés, Guinée, Liberia, Sierra Leone, ont besoin de trois à quatre fois plus de personnel - 600 professionnels de santé étrangers, et un millier de locaux. 

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, compte lancer jeudi, à New York, une "coalition mondiale"  pour combattre la maladie.

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