Hyperactivité : la Ritaline pas assez prescrite
Chaque matin, après le petit-déjeuner, Ameline, 12 ans, et son frère, Lyssandre, 9 ans, prennent leur médicament. Ils souffrent tous les deux de TDAH, le trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité.
Natacha, leur mère, explique : "En classe, Lyssandre se levait, passait sous la table. Au retour de récréation, il y avait toujours un souci : un cartable qui était balancé, une gifle vis à vis d’un camarade… Alors que sinon c’est quelqu’un de gentil. C’est plus fort que lui, ça déborde. Pour Ameline, on n’a pas cette agitation physique mais par contre, elle a un déficit de l’attention et beaucoup d’impulsivité, surtout verbale".
Un traitement controversé
Sur les conseils d’un neuropédiatre, et après une longue réflexion, Natacha et son mari ont décidé de donner à leurs enfants un traitement médicamenteux controversé, un psychostimulant à base de méthylphénidate.
Une sorte de béquille pour ses enfants : "Ca permet d’alléger les efforts mentaux qu’ils sont obligés de faire pour pouvoir pallier leur TDAH". Ameline reconnaît que la vie à l’école est devenue plus simple avec le médicament. "En classe, j’ai moins de difficultés à rester attentive. Je suis moins perturbée. J’arrive à rester concentrée et, du coup, ça se voit dans mes résultats".
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Entre 2% et 5% des enfants atteints de TDAH
En France, on estime qu’entre 2 et 5% des enfants souffrent du trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité. Mais à peine 40.000 enfants et adolescents seraient traités par méthylphénidate.
C’est trop peu pour le Dr Eric Konofal, neurologue à l’hôpital Robert-Debré à Paris. "Ce que va faire le traitement, c’est que cela va réveiller l’enfant. Cela va le remettre à l’heure dans son horloge biologique. Cela va lui faire être éveillé la journée pour pouvoir mieux dormir la nuit. On ne va pas changer l’enfant, on va juste le remettre à l’heure. On va juste lui donner ses réelles capacités."
Un détournement du produit qui reste marginal
Si ces médicaments comme la Ritaline sont peu prescrits, c’est qu’ils ont des effets indésirables : perte d’appétit et de poids, maux de tête, accélération du rythme cardiaque… Autre risque : le détournement de ce produit, notamment chez les toxicomanes et les étudiants. Mais, ce phénomène reste marginal car la délivrance de ces traitements est très encadrée en France.
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