Cet article date de plus de quatre ans.

Obésité infantile : l’UFC-Que Choisir lance une pétition pour obtenir l'arrêt de la publicité pour la malbouffe

L'association lance une pétition demandant l’interdiction de la publicité pour les produits alimentaires notés D ou E et destinés aux enfants, à la télévision et sur Internet.

Article rédigé par Sophie Auvigne, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Un enfant mange un sandwich. Photo d'illustration. (MAXPPP)

L’UFC-Que Choisir, l'association de défense des consommateurs, lance une pétition pour demander une loi de moralisation du marketing alimentaire. Intitulée "Obésité infantile : Dites ‘STOP’ à la publicité pour la malbouffe", elle fait suite à un premier appel aux pouvoirs publics, il y a treize ans, qui réclamait un encadrement de la publicité télévisée. Aujourd'hui, c'est l'interdiction de la publicité pour la malbouffe destinée aux enfants à la télévision et sur Internet qui est exigée.

À plusieurs reprises depuis 2007, les différents gouvernements en place ont prôné l'autorégulation et la signature de chartes d’engagement des professionnels pour réduire "la pression publicitaire" en particulier vers les plus jeunes. Dans sa dernière étude publiée mercredi 16 septembre, l'association de défense des consommateurs a décortiqué "448 heures de programmes télévisés" et analysé "7 150 spots publicitaires".

On a été stupéfaits de constater que 88% des produits qui sont promus sont dans les deux classes nutriscore les plus mauvaises. 

Alain Bazot, président de l’UFC-Que Choisir

à franceinfo

L'association de consommateurs dénonce l'échec des dispositifs non-contraignants mis en place par les pouvoirs publics, "les industriels n’ayant aucunement amélioré leurs pratiques."

17% des jeunes touchés par l'obésité

L'obésité gagne du terrain chez les plus jeunes : 3% des enfants étaient touchés dans les années 1960. Ils sont 17% aujourd'hui, soit "un enfant sur six en surpoids ou obèse", rappelle Alain Bazot. Et ils sont une cible privilégiée des annonceurs. Selon l'association, 9 pubs sur 10 destinées aux mineurs vantent un aliment trop gras, trop sucré ou trop salé, classé D ou E, soit tout au bout de l'échelle du nutriscore (confiseries, chocolat, fast food, céréales sucrées et biscuits). "Quand on regarde, les chaînes publiques jouent bien le jeu parce qu'au moment des émissions pour enfants on n'a pas trouvé de produits déséquilibrés à destination des enfants. Sur les chaînes privées, il n'y a que des engagements très flous. En dehors des émissions spécifiques pour enfants, là où ils sont le plus nombreux, vers 20h, c'est terrible la promotion pour ces produits", rapporte Alain Bazot.

L’UFC-Que Choisir, qui a reçu le soutien de la FCPE (Fédération des conseils de parents d'élèves), la PEEP (Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public), Familles Rurales, la FFD (Fédération française des diabétiques), et le Réseau Environnement Santé, rappelle que "les liens entre les niveaux alarmants d’obésité infantile, une alimentation déséquilibrée et le marketing" sont désormais reconnus, il est donc "urgent de mener une politique préventive ambitieuse." Ils demandent l’interdiction de publicité pour les produits alimentaires notés D ou E et destinés aux enfants, à la télévision et sur Internet.

Un livret pour guider les parents

"Alors que les engagements de l’industrie agro-alimentaire promus par les pouvoirs publics sont un échec, et que le niveau de l’obésité infantile est alarmant, il y a plus que jamais urgence à agir pour obtenir un encadrement des publicités à destination des enfants en interdisant la promotion sur les écrans (télévision et Internet) des aliments dont la consommation doit être limitée", explique l'association dans son appel.

Pour venir en aide aux familles, Alain Bazot annonce la sortie d'"un livret pour aider les parents à se guider dans leur choix avec le nutriscore de 120 produits. Avec le nutriscore on a une grille d'analyse qui est tout à fait objective et validée", assure le président de l’UFC-Que Choisir.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.