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Le stress au travail met la santé d’un quart des salariés en danger

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Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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Les secteurs de la santé et de l'action sociale sont les plus touchés par le stress et l'anxiété.

Entre janvier 2013 et juin 2017, 32.137 salariés issus de 39 entreprises de divers secteurs d’activité ont répondu à une enquête conduite par le cabinet Stimulus, spécialisé dans les questions de santé psychologique au travail. L’objectif était d’évaluer les niveaux de stress des personnes interrogées (peu de stress, stress moyen ou hyperstress) [1], d’identifier les éventuels facteurs de stress [2], ainsi que les manifestations d’anxiété ou de dépression chez les salariés (pas de symptômes, symptômes légers, symptômes importants, ou probabilité d’une pathologie) [3].

Alors que la moitié (51%) de la population interrogée connait "peu de stress", c’est un quart (24%) d’entre elle qui connaît "un niveau de stress trop élevé, […] à risque pour leur santé" (hyperstress). Des taux analogues à ceux déjà identifiés par des enquêtes antérieures menées par l’Agence européenne de sécurité et santé au travail.

Si les taux d’hyperstress sont similaires entre les cadres et les non-cadres, divers autres facteurs creusent les différences. Ainsi, selon l’étude, l’hyperstress concerne 28% des femmes salariées, contre 20% des hommes. Par ailleurs, certains secteurs d’activités semblent particulièrement à risque, tels ceux de "la santé humaine et des actions sociales" (42%), des "arts, spectacles et activités récréatives" (31%), des "services" (29%) et des "activités financières et d’assurance" (28%). Les taux sont autour de 20% dans des secteurs tels que ceux des transports, du commerce, ou de l’industrie manufacturière.

Les plus de 40 ans sont les plus à risque d’hyperstress, de même que ceux "ayant plus de 25 ans d’ancienneté à leur poste" [4]. Les auteurs du rapport rappellent que, selon les statistiques nationales, les quarantenaires sont également ceux chez qui l’on retrouve les cas les plus fréquents de burn-out ou de suicides au travail.

La moitié des salariés présentent un niveau d’anxiété élevé

Concernant l’anxiété, le constat de l’étude est tout aussi alarmant, puisque la moitié (52%) des salariés présentent des manifestations importantes d’anxiété, 29% un niveau dépressif élevé, 16% étant probablement atteints d’un trouble anxieux au sens médical du terme, et 6% de dépression.

Concernant l’anxiété, les femmes sont là encore nettement plus concernées que les hommes : 57% avec un niveau élevé d’anxiété contre 47%, et 18% de pathologie anxieuse contre 14%. La variabilité est également forte concernant le secteur d’activité (63% pour le secteur de la santé et de l’action sociale, 60% pour le secteur du commerce, contre moins de 50% pour le secteur de l’industrie manufacturière et de l’administration publique). Les différences entre classes d’âge ou ancienneté sur le poste sont peu marquées.

Concernant la dépression, les différences femmes/hommes sont moins marquées. L’âge est ici l’un des facteurs prépondérants, passant de 23% chez les moins de 30 ans à 31% au-delà de 40 ans. Par secteur d’activité, les secteurs artistiques, de la santé et de l’action sociale sont les plus touchés.

la rédaction d'Allodocteurs.fr


[1] Les auteurs de l’enquête précisent que les niveaux de stress ont été évalués au moyen d’un outil standardisé, l’échelle de Mesure du Stress Psychologique (MSP), employé par les organismes officiels de santé au travail.

[2] Evaluation menée auprès d’un sous-échantillon de 8.217 salariés. Evaluation menée en utilisant le  FRPS33 (questionnaire des Facteurs de Risques Psychosociaux en 33 items) dérivés de recommandations de l’Insee . Parmi les catégories de facteurs de stress explorées, on compte l’organisation du travail, les changements survenant au travail, l’autonome du salarié, les ressources à sa disposition, les exigences et contraintes 
liées à son travail, la reconnaissance et le soutien dont il bénéficie, l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, l’environnement de travail et les relations interpersonnelles.

[3] Les manifestations d’anxiété et de dépression ont été évaluées auprès de 6.875 salariés au moyen de l’Hospital Anxiety and Depression Scale (ou HAD).

[4] Ces dernières observations concernent un sous-échantillon de 8.876 salariés.

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