Noyades : la ministre des Sports lance un plan "Aisance aquatique"
Un "changement de méthode" dans l’apprentissage de la nage en France. C’est ce que propose Roxana Maracineanu, ministre des Sports et ancienne championne du monde de natation. Dans un entretien accordé au Parisien le 14 avril 2019, elle annonce ainsi le lancement d’un plan "Aisance aquatique". Le but : apprendre aux enfants à évoluer dans l’eau en toute sécurité et faire ainsi chuter le nombre de noyades accidentelles.
332 noyades accidentelles en 2018
La situation est en effet alarmante, selon la ministre, puisque l’année 2018 a été marquée par une hausse des noyades : 332 noyades accidentelles ont touché les enfants de moins de six ans, soit 85% de plus qu’en 2015.
Et les jeunes enfants ne sont pas les seuls concernés : "la moitié des collégiens, en fin de classe de sixième, ne savent pas bien nager. Ce n’est pas acceptable" s’inquiète-t-elle également dans les colonnes du Parisien.
Nage dès quatre ans et bassins d’apprentissage
En pratique, ce plan "Aisance aquatique" prévoit d’initier les enfants à la natation dès l’école maternelle. Un premier jour de test est lancé ce 15 avril dans deux écoles parisiennes, où les enfants vont être initiés à l’eau pendant toute une semaine, à raison de deux séances par jour, a révélé la ministre au Parisien. A plus large échelle, l’opération "J’apprends à nager" qui a concerné 300.000 enfants de six à 12 ans depuis 2015, sera désormais ouverte dès l’âge de quatre ans.
En parallèle, Roxana Maracineanu propose la création de "classes piscine", comme il existe déjà des classes de neige.
Et dès le 22 avril, le ministère mettra en ligne de vidéos à destination des parents pour les former à accompagner leurs enfants dans la découverte et la maîtrise du milieu aquatique. Enfin, un budget de 15 millions d’euros sera dédié au développement de piscines, et notamment de bassins d’apprentissage dans les territoires carencés.
"Traverser un bassin sans paniquer"
Toutes ces mesures devraient contribuer à "familiariser [les enfants] avec l’eau, pour prévenir les accidents et lutter contre l’aquaphobie". L’idée n’est donc pas de former des champions juniors de crawl ou de papillon, mais d’apprendre aux plus jeunes à évoluer sans peur dans un milieu aquatique : "On veut leur apprendre à être autonome, dès la moyenne et la grande section, à mettre la tête sous l’eau, à reprendre leur respiration, à traverser un bassin sans paniquer" insiste la ministre. Au final, elle compte sur l’impact positif de ce plan sur les accidents estivaux : "Si cet été, ils tombent dans une piscine, ils auront intégré ces premiers gestes indispensables contre la noyade" conclut-elle.
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