Puberté précoce : les perturbateurs endocriniens pourraient-ils être en cause ?
Selon une étude menée en France, la puberté précoce pathologique est dix fois plus fréquente chez les filles que chez les garçons et touche deux régions plus particulièrement.
Pour la première fois en France, une étude réalisée par Santé publique France portant sur une période allant de 2011 à 2013 recense le nombre d'enfants atteints de puberté précoce pathologique. Chaque année dans notre pays, un peu plus de 1 150 filles et de 110 garçons présentent ainsi des signes pubertaires avant l'âge de huit ans chez la fille et de neuf ans chez le garçon : une croissance accélérée, une pilosité, l'apparition des seins ou l'augmentation du volume des testicules.
Le sud de la France plus touché
L'étude montre aussi que c'est en Midi-Pyrénées et en Rhônes-Alpes que les cas sont les plus fréquents. "Il y a une vraie hétérogénéité spatiale en France de la répartition de ces cas. On voit déjà qu'il y en a plus dans le Sud que dans le Nord et on a deux régions où les incidences sont plus fortes : autour de Toulouse et autour de Lyon. Et ça, c'est la même chose chez les garçons et chez les filles", souligne Joëlle Le Moal, médecin épidémiologiste qui a dirigé cette étude pour Santé publique France.
A la recherche de facteurs de risque communs
"On émet des hypothèses et parmi ces hypothèses, cela peut être compatible avec des expositions aux perturbateurs endocriniens. On pense aux pesticides et aux émissions industrielles", poursuit Joëlle Le Moal. Ce lien entre perturbateurs endocriniens et puberté précoce devra être confirmé par d'autres études. Aujourd'hui, il est fortement suspecté.
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