Les tiques sont (déjà) de retour : ce qui fonctionne pour éviter les piqûres
Les températures, exceptionnellement douces pour la saison, ont déjà permis aux tiques de sortir de leur léthargie dans certaines régions. Nathalie Boulanger, pharmacienne et enseignante-chercheuse, vous donne des conseils pour les éviter.
Article rédigé par The Conversation
- Nathalie Boulanger, Université de Strasbourg
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Le printemps approche, et avec les beaux jours, les tiques vont sortir de leur léthargie hivernale et chercher à se nourrir. Elles se sont même déjà remises à l’affût dans certaines régions, comme en Alsace, profitant des températures exceptionnellement douces pour la saison.
En France, les tiques les plus répandues sont les tiques dures appartenant au genre Ixodes. Avant d’atteindre l’âge adulte, ces petits acariens passent par plusieurs stades de développement : larves, nymphes et adultes. À chacune de ces trois étapes de leur vie, elles font un unique repas de sang. Problème : au cours de ces repas, elles risquent de transmettre divers agents infectieux. Parmi ceux-ci, la bactérie Borrelia burgdorferi sensu lato, responsable de la maladie de Lyme (ou borréliose de Lyme). Cette affection, qui peut s’avérer invalidante si elle n’est pas correctement diagnostiquée et traitée, est en passe de devenir un important problème de santé publique.
Depuis quelques années, nos contacts avec les tiques sont en effet de plus en plus fréquents, en raison de divers changements d’origine socio-économiques ou climatiques (nouveaux types de loisirs, modifications paysagères, climat différent…). De ce fait, les tiques constituent une source croissante de problèmes en santé humaine, et s’en protéger efficacement devient indispensable. Pour y parvenir, certaines solutions fonctionnent mieux que d’autres.
Pour éviter les piqûres, évitez les tiques…
Après avoir passé l’hiver en diapause (une sorte d’hibernation), cachées dans l’humus ou la litière de feuilles mortes des forêts tempérées, les tiques vont se remettre en mouvement dès le mois de mars (voire plus tôt si les températures sont élevées), escaladant la végétation pour chasser à l’affût. Ixodes peut piquer plus de 300 animaux différents, des lézards aux oiseaux, en passant par les rongeurs et les cervidés, entre autres. L’être humain, quant à lui, n’est qu’un hôte accidentel.
Le meilleur moyen d’éviter d’être piqué est bien entendu de ne pas se rendre dans les endroits infestés lorsque les tiques sont les plus actives, c’est-à-dire de mars à juin, puis de septembre à novembre en climat continental (les tiques sont sensibles à la dessiccation et au froid, ce qui explique ces deux ralentissements d’activité ; en climat océanique, elles ne marquent aucune pause). On a coutume de penser spontanément aux sous-bois ou à la campagne, mais les tiques sévissent aussi en ville, notamment depuis que les espaces végétalisés y sont de plus en plus fréquents.
S’il n’est pas possible d’éviter les lieux où vivent les tiques, les mesures de prévention élémentaires consistent à porter de vêtements couvrants, de couleurs claires pour bien les repérer. Une protection efficace, mais malheureusement rarement pratiquée, consiste à enfiler les bas de pantalon dans les chaussettes, ce qui évite que les tiques ne puissent remonter à l’intérieur des vêtements. Pour les enfants, dont la tête est à hauteur de broussailles, le port d’une casquette permet d’éviter les piqûres du cuir chevelu. Rappelons que les tiques ne tombent pas des arbres !
Comme leur nom l’indique, les répulsifs ne tuent pas les tiques, mais les repoussent, et les empêchent ainsi de piquer l’être humain (ou les animaux). Ceux qui sont actuellement commercialisés sont des molécules à application externe, cutanée ou vestimentaire. Actuellement, quatre molécules ont été officiellement identifiées comme efficaces contre les piqûres de tiques :
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