Pourquoi les soignants feront grève demain
Les personnels soignants rejoindront demain les enseignants et les salariés des transports pour protester contre la réforme des retraites souhaitée par le gouvernement. Cette réforme mettrait en place un système de retraite universel, mettant donc fin au régime spécial dont bénéficient les soignants.
"De l’espérance de vie en moins"
Christophe Prudhomme, médecin urgentiste et porte-parole de l’association des médecins urgentistes de France explique comment fonctionne actuellement le système : « Les personnels de l’hôpital, les personnels soignants, peuvent bénéficier de cinq ans de bonification, c’est-à-dire partir cinq ans à la retraite plus tôt au regard de la pénibilité de nos métiers. Une pénibilité qui est incontournable : on assure le service public 24h/24, 365 jours par an. Travailler, le jour, la nuit, les week-ends, les jours fériés c’est de l’espérance de vie en moins. »
Plus de risques de cancers
Travailler en horaires décalés est reconnu comme un facteur de pénibilité au travail. Une pénibilité qui a des conséquences sur la santé des personnels de l’hôpital et en particulier des aides-soignants, très mobilisés contre la réforme. « Quand vous travaillez en horaires décalés, le jour et la nuit, vous avez plus de cancers, plus de maladies cardiovasculaires.
En plus nous sommes un métier très féminisé, et les horaires décalés, c’est un facteur de risque du cancer du sein, parce que travailler la nuit, les week-ends, les jours fériés, ça modifie le cycle hormonal et donc il y a plus de cancers du sein et comme nous sommes une profession où il y a 80% de femmes, cela doit être pris en compte », selon le syndicaliste.
Même en grève, les personnels soignants travailleront le jour de la grève. Ils doivent assurer la continuité des soins, et sont donc assignés à leurs postes. Mais pour eux, la mobilisation ne s’arrête pas là : les syndicats appellent à une nouvelle journée de grève pour l’hôpital public le 17 décembre prochain.
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