Reportage "C'est infernal" : à Saint-Symphorien-d'Ozon, la présence des PFAS dans l’eau du robinet dépasse les seuils réglementaires

La cellule investigation de Radio France et le réseau France Bleu ont analysé l'eau du robinet de près de 90 communes. Si l'ampleur de la contamination à Saint-Symphorien-d'Ozon est connue depuis deux ans, les habitants ne savent toujours pas quoi faire en attendant les travaux d'assainissement.
Article rédigé par franceinfo
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Un verre d'eau du robinet (photo d'illustration). (JEAN-FRANÇOIS FREY / MAXPPP)

Y a-t-il des polluants éternels dans votre eau du robinet ? La Cellule investigation de Radio France avec le réseau France Bleu ont mené l'enquête en faisant analyser les PFAS, ces molécules chimiques très persistantes, dans l'eau du robinet de près de 90 communes partout en métropole.


Il y a 43% des échantillons contiennent des PFAS dont une dizaine ont même des niveaux inquiétants et trois villes dépassent déjà la norme prévue par la France, notamment à Saint-Symphorien-d'Ozon dans le Rhône. Depuis deux ans, les habitants de cette commune, située au sud de Lyon, en aval du couloir de la chimie, savent qu'ils boivent une eau non conforme.

Il s'agit d'un vrai casse-tête pour les habitants comme Stéphanie, membre d'un collectif citoyen du sud lyonnais. Elle ne sait pas toujours ce qu'elle doit faire avec l'eau du robinet : "C'est infernal, on est passé à l'eau en bouteille, mais après, il y a eu les révélations sur les microplastiques... On est donc repassé à l'eau du robinet, comme ça, on se disait qu'au moins on mixe les pollutions."

Des travaux coûteux

Même si la limite est dépassée l'ARS n'a pas interdit la consommation d'eau dans la région mais elle a exigé un plan d'action de la part des collectivités pour réduire cette pollution le plus rapidement possible. Un plan qui coûte cher explique Anne Grosperrin, l'élu en charge du cycle de l'eau à la métropole de Lyon : "Ça ne va pas être du jour au lendemain qu'on aura une conformité. On va pouvoir avoir des systèmes de filtration qui vont faire diminuer la pollution tout au long de l'année 2025. Ces travaux, qui sont des travaux lourds et qui vont coûter plus de cinq millions d'euros."

"C'est vraiment une course contre la montre pour arriver à retrouver une eau de qualité pour la population."

Anne Grosperrin, vice-présidente de la Métropole lyonnaise en charge du cycle de l'eau

à franceinfo

Les collectivités comme Saint-Symphorien-d'Ozon ont lancé une procédure judiciaire pour faire appliquer le principe pollueur-payeur. Elles espèrent ainsi que les industriels du couloir de la chimie dont les rejets de PFAS ont contribué à polluer leurs eaux participeront aussi à cet effort financier.

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