"L'impunité n'est plus une option" : dans la "vallée de la chimie", habitants et élus cherchent des solutions contre l'eau potable contaminée aux PFAS
Les PFAS sont au menu de l’assemblée nationale, jeudi 4 avril. Une proposition de loi écologiste, du député de Gironde Nicolas Thiery, est étudiée par les députés. Elle vise à réduire l’exposition de ces "polluants éternels" en interdisant la vente de certains produits qui en contiennent. Elle impliquerait aussi l’obligation de contrôler la présence de PFAS dans l’eau potable avec l'application du principe du "pollueur payeur".
Au sud de Lyon, dans la "vallée de la chimie", la problématique est si aiguë que la métropole, conduite par des écologistes, a intenté une action en justice contre deux industriels, Arkema et Daikin, afin d’évaluer leur responsabilité.
À Saint-Symphorien-d'Ozon, chez Fabien Charton, il y a le grand jardin, le poulailler, le potager... Un cadre préservé, mais avec un point noir, la contamination de l'eau. "C'est vrai que depuis qu'on a appris que l'eau était polluée aux PFAS, on est très inquiet de la qualité de notre environnement", confie-t-il. La famille a donc installé un filtre sous le robinet de la pièce centrale : "C'est composé de deux filtres à charbon, une membrane à osmose inverse qui permet de traiter les PFAS. On a fait analyser l'eau du robinet avant et après filtre. Effectivement, on passe de 180 nanogrammes à zéro nanogramme."
Des "gros travaux"
Selon l'Agence régionale de santé, plus de 160 000 habitants d'Auvergne-Rhône-Alpes sont alimentés par une eau contaminée aux PFAS. 120 000 dans la seule métropole de Lyon qui a récemment intenté un recours contre les industriels Arkema et Daikin. Anne Grosperrin est la vice-présidente chargée de ces questions : "Depuis qu'on a appris cette pollution au printemps 2022, on s'est mis au travail pour essayer de trouver des solutions techniques. C'est vraiment des gros travaux qui sont estimés à six millions d'euros aujourd'hui. En fait, l'impunité aujourd'hui n'est plus une option. Il faut absolument qu'on arrive à démontrer la responsabilité et faire prendre en charge ces pollutions majeures."
Métropole qui soutient, bien sûr, la proposition de loi étudiée à l'Assemblée nationale et tout ce qui pourra aller vers plus de transparence.
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