Fin de vie : vers une mise en sommeil avant la mort
C'est un des auteurs de la loi sur la fin de vie qui va remettre des propositions visant à l'améliorer. Le député UMP Jean Leonetti a été mandaté en juin par le Premier ministre, avec son collègue socialiste Alain Claeys, pour trouver comment améliorer la prise en compte des souhaits des patients, sans pour autant autoriser l'euthanasie ou le suicide assisté. Tous deux se sont entendus sur un texte consensuel qui doit être présenté ce vendredi à François Hollande. C'était une des promesses électorales du chef de l'Etat.
Des directives anticipées plus contraignantes
L'un des principaux points soulevés par les deux députés concerne les directives anticipées. Elle permettent à chacun de s'opposer éventuellement à tout acharnement thérapeutique. Mais elles ne s'imposent pas aux équipes médicales, ni aux familles. Elles pourraient devenir contraignantes. Le contre-exemple c'est bien sûr le cas de Vincent Lambert. Mais, pour Vincent Morel qui préside la Société d'Accompagnement et de soins Palliatifs, "ce n'est pas un échec de la loi Leonetti. C'est un échec de sa diffusion. Malheureusement, il n'a pas pu désigner de personnes de confiance, il n'a pas pu écrire de directives anticipées. " Et lui, ce qu'il souhaite c'est que ces directives anticipées, elles "s'imposent plus au médecin. Le malade doit dire au médecin 'voilà ce que moi je veux'. Elles doivent être écrites avec le médecin. Etre rédigées clairement" .
Sommeil profond jusqu'au décès
Le texte, qui évite l'euthanasie, devrait aussi avancer l'idée d'une mise en sommeil "profonde et terminale jusqu'au décès " d'un patient dont le pronostic vital est engagé à court terme. Mais il ne s'agit pas d'une aide à mourir, comme le voulait le candidat Hollande, ce que refuse Jean Léonetti. Il s'agit de soulager le malade. Ces mesures sont déjà en germe dans la loi qui porte son nom, mais elles sont souvent mal comprises par les équipes médicales.
"Il n'y a pas d'hypocrisie à soulager les malades " expliquait aussi ce matin le docteur Vincent Morel. Et il donne un exemple : "Des patients qui se mettent à étouffer. On envisage avec eux cette possibilité. On leur dit : 'Le jour où ça arrivera, on vous proposera de vous endormir' et le décès surviendra chez un patient apaisé".
Le texte proposé par les deux députés pourrait servir de base à une future proposition de loi, possiblement discutée l'an prochain au Parlement.
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