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A l’Ordre des médecins, les propos du pape sur l’avortement ne passent pas

Les mots très durs du pape contre l’avortement ont fait réagir l’Ordre des médecins. Son président lui adresse une lettre au nom du corps médical.

Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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Publié Mis à jour
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Le pape François lors de son audience générale au Vatican, le 10 octobre 2018. (MASSIMO VALICCHIA / NURPHOTO / AFP)

Le pape a "fortement ému la communauté médicale" en comparant avec "violence" l'avortement au recours "à un tueur à gages", s'est indigné l'Ordre des médecins, dans un courrier daté du 11 octobre au représentant du souverain pontife en France, Luigi Ventura, et consulté vendredi par l'AFP. Le pape "a prononcé des mots très durs sur l'avortement, qui ont fortement ému la communauté médicale française que j'ai l'honneur et la responsabilité de représenter", écrit le président du conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom), le docteur Patrick Bouet.

Mercredi, lors de sa traditionnelle audience sur la place Saint-Pierre, le pape François a déclaré : "Ce n'est pas juste de se débarrasser d'un être humain, même petit, pour résoudre un problème. C'est comme avoir recours à un tueur à gages pour résoudre un problème."

"Comment ne pas réagir à des termes d'une telle violence, alors que les professionnels de santé ont fait vocation d'écoute, d'aide et de soutien à leurs concitoyennes pour les accompagner dans des moments parfois difficiles de leur vie, et pour leur assurer un accès à l'interruption volontaire de grossesse dans les meilleures conditions possibles si elles en expriment le souhait", s'interroge le docteur Bouet.

Négation de la souffrance des femmes

"Si je comprends que sa Sainteté, au nom de sa foi, souhaite défendre des principes importants pour l'Église qu'il dirige", le Cnom "ne peut accepter que l'anathème soit ainsi jeté sur l'ensemble du corps médical, qui s'en retrouve stigmatisé", écrit-il à l'adresse du nonce apostolique. 

L'Ordre "ne peut non plus tolérer que la souffrance physique, psychique et morale vécue par des femmes en détresse, parfois en grande souffrance quand elles ont recours à l'interruption volontaire de grossesse, soit niée", poursuit le médecin.

"Je perçois aujourd'hui, Monseigneur, l'émotion et l'incompréhension ressenties par les médecins et les femmes ainsi désignées, et souhaite vous les faire connaître en leur nom", précise-t-il.

 

 

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