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Avortement : le taux d'IVG a atteint en 2019 son plus haut niveau en France depuis 30 ans

232 200 avortements ont été pratiqués en France l'année dernière. L'enquête publique nationale montre notamment que les 20-29 ans sont les plus concernées et que plus les femmes sont aisées financièrement, moins elles ont recourt à l'IVG.

Article rédigé par franceinfo
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Une brochure d'information sur l'Interruption volontaire de grossesse. Photo d'illustration. (DURAND FLORENCE/SIPA)

Le taux de recours à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) a atteint en 2019 son plus haut niveau depuis 30 ans, révèle jeudi 24 septembre une enquête* de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES). 232 200 interruptions volontaires de grossesse ont été enregistrées en 2019, ce qui, rapporté au nombre de femmes en âge de procréer, correspond au taux d'avortement le plus élevé depuis les années 1990. La grande majorité (217 500) de ces avortements concernent des femmes résidant en métropole.

L'IVG en hausse chez les trentenaires

Le taux de recours a atteint en 2019 le taux de 15,6 IVG pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans en métropole. Il est de 28,2 dans les départements et régions d’outre-mer (DROM). Ce sont les jeunes femmes de 20 à 29 ans qui sont les plus concernées par l’IVG. Mais depuis 2010, l’augmentation du taux de recours est surtout notable chez les 30-34 ans. La hausse est de 3,9 points entre 2010 et 2019. Sur cette même période, ce taux a diminué chez les femmes de moins de 20 ans. Chez les adolescentes entre 15 et 17 ans, il est passé de 10,5 pour 1 000 jeunes filles en 2010, à 5,7 en 2019. Et pour les 18-19 ans, ce taux a également diminué, passant de 22,2 à 16,7 interruptions volontaires de grossesse.

L'étude montre également que le recours à l'IVG varie d'une région à l'autre. Les taux les plus faibles sont enregistrés en Pays de la Loire (11,8 IVG pour 1 000 femmes), en Bretagne (12,3) et dans la région Grand-Est (12,9). À l'inverse, on compte 19,4 IVG pour 1 000 femmes en Corse et 22,9 en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Dans les Outremers, on dépasse les 39 avortements pour 1 000 femmes en Guadeloupe et en Guyane.

Plus d'un quart des IVG réalisés hors hôpital

Pour la première fois, la DREES a été en mesure d’analyser le recours à l’IVG selon la situation sociale. Les 10% des femmes ayant les niveaux de vie les plus élevés ont un taux de recours à l’IVG pour 1 000 femmes inférieur de 11 points à celui des 10 % des femmes ayant les niveaux de vie les plus faibles.

En 2019, plus du quart des IVG (26,5%) étaient réalisées hors établissements hospitaliers, soit 61 500 interruptions. En métropole, cette part représente 25 % du total des IVG, et 42% dans les Outremers. Ces interruptions se sont déroulées en cabinet libéral, dans les centres de santé ou les centres de planification et d’éducation familiale. La prise en charge des IVG hors établissements de santé demeure toutefois concentrée dans certaines régions. Ainsi, moins de 10% des IVG sont réalisées en cabinet libéral en Pays de la Loire et dans le Grand-Est. À l’inverse, cette pratique concerne 31% des IVG en Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Île-de-France, 36% à La Réunion, 51% enGuyane et 56% enGuadeloupe.

La méthode médicamenteuse largement majoritaire

Selon cette enquête, la moitié des IVG réalisée en établissement hospitalier en 2019 concerne des grossesses de moins de 8 semaines d’aménorrhée. Et une IVG sur 20 est réalisée durant les deux dernières semaines du délai légal, entre 12 et 14 semaines d’aménorrhée.

Enfin, la part des IVG instrumentales continue de décroître au profit des interruptions médicamenteuses. En 2019, ce sont 70 % des IVG qui sont réalisées de façon médicamenteuse, contre 30 % en 2001.

* Cette enquête a été réalisée par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES). Elle dépend des ministères de la Santé et de l'Economie et des Finances.

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