Dépakine : le laboratoire Sanofi jugé responsable de mal avoir informé les utilisateurs
L'antiépileptique entraînant des malformations et des retards de développement chez l'enfant est dans le collimateur de la justice qui l'a jugé, jeudi 6 janvier, coupable d'un manque de vigilance et d'information. Sanofi va faire appel.
C’est une victoire et un soulagement après plusieurs années d’un combat acharné. Mercredi 5 janvier, le tribunal de Paris a considéré comme recevable l’action collective intentée par Marine Martin, victime de la Dépakine contre le laboratoire Sanofi. "On a trompé, on a menti aux patientes en leur faisant croire que la Dépakine était un médicament sûr pour les femmes enceintes", explique-t-elle. Le laboratoire est accusé de ne pas avoir mentionné que l’administration de son médicament contre l’épilepsie pouvait avoir des conséquences sur le fœtus, s’il est utilisé pendant la grossesse.
Sanofi fait appel
Pourtant, ces risques de malformation avaient été documentés à compter des années 80. Durant la décennie suivante, on reconnaît que le médicament, s’il est ingéré dans le même contexte, pourrait avoir des risques de retard neurologiques ou comportementaux chez l’enfant. Seulement, ces mentions n’apparaîtront dans la notice du médicament qu’au cours des années 2000. Le tribunal de Paris a jugé que le laboratoire avait commis une faute en manquant à son obligation de vigilance et d’information. Me Charles Joseph-Oudin espère "que cette décision va modifier la stratégie du laboratoire et que Sanofi va assumer sa responsabilité à l’égard des victimes". Le groupe pharmaceutique a émis le souhait de faire appel de cette décision.
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