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Endométriose : une société française invente un test salivaire pour un diagnostic rapide

L'endométriose touche 10% des femmes françaises, qui peinent à obtenir un diagnostic. Un test salivaire pourrait leur permettre d'avoir une réponse en quelques jours. 

Article rédigé par Solenne Le Hen
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une femme souffrant de douleurs abdominales et pelviennes dues à l'endométriose (Image d'illustration). (YVES SALVAT / MAXPPP)

Et si on diagnostiquait plus tôt l'endométriose ? Cette maladie qui touche 10% des femmes en France et où ce qu'on appelle "l'errance diagnostic" atteint parfois 10 ans, 10 années ponctuées de douleurs parfois invalidantes.

Tout cela pourrait bientôt changer, grâce à un partenariat public-privé. Une société française présente un test salivaire avec une réponse en seulement une dizaine de jours, qui a été approuvé par des hôpitaux publics et des associations de patientes. Parmi elles, l'association ENDOmind, soutenue par la chanteuse Imany. L'artiste a été prise de douleurs dès son adolescence, et a attendu huit ans avant de savoir qu'elle était atteinte d'endométriose.

"Ce n'est pas juste de laisser 4 millions de femmes françaises souffrir dans ces conditions et leur donner du Spasfon en considérant leur douleur comme normal. Ça montre qu'on ne se préoccupe pas de la souffrance de la femme."

Imany, chanteuse

à franceinfo

"Ici on parle de réduire cette souffrance de huit à dix ans, ce n'est pas rien donc il faut le faire !", affirme-t-elle. Pour certaines femmes, les symptômes peuvent être moins invasifs, mais il faut quand même passer par l'imagerie médicale, une échographie ou une IRM.

Un diagnostic par séquençage ADN

L'entreprise Ziwig a élaboré ce test et l'a évalué sur 200 femmes dans plusieurs hôpitaux publics français, dont le centre du Professeur Philippe Descamps à l'hôpital d'Angers, avec un résultat fiable à quasiment 100%. Les médecins estiment que prendre la maladie plus tôt pourrait éviter à certaines femmes de devenir infertiles. "En tant que praticien, on rêvait de ça depuis des années", reconnaît le Professeur Descamps.

L'Endotest se présente sous la forme d'un kit avec à l'intérieur un tube en plastique, dans lequel il faut cracher. Une fois refermé, le test est à envoyer par la Poste au laboratoire, qui établit un séquençage de l'ADN de la patiente. Il repère des marqueurs de la maladie, pour savoir si oui ou non, elle est atteinte d'endométriose. 

Le test n'est pas encore disponible à la vente, car les inventeurs de l'Endotest espèrent obtenir son remboursement par la Sécurité sociale. Pour cela, ils sont en attente d'un feu vert de la Haute Autorité de Santé. 

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