"La part symbolique est assez désastreuse" : les hauts lieux de la République encore trop peu adaptés aux personnes handicapées

Alors que les Jeux olympiques et paralympiques débutent à Paris, les bâtiments officiels restent largement inadaptés aux personnes en situation de handicap.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le perron de l'Elysée sera désormais flanqué de vraies rampes pour les personnes handicapées. (LUC NOBOUT / MAXPPP)

L'Elysée profite des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 pour faire enfin des progrès en matière d'accessibilité. Le perron sera désormais flanqué de vraies rampes pour les personnes handicapées et plus seulement de rampes amovibles. Les travaux ont commencé mardi 23 juillet.

Ce ne sont pas n'importe quelles rampes. Elles sont réalisées par l'artiste franco-argentin Pablo Reinoso. C'est lui qui a également créé des bancs installés, depuis 2016, de chaque côté de la terrasse de l'Elysée, côté jardin. Cette fois, l'œuvre sera visible depuis la cour d'honneur et utile. Un vrai progrès juge Sébastien Peytavie, député écologiste de Dordogne : "L'Elysée, quand ils organisent la conférence nationale du handicap, ils installent une rampe et voilà !" Autrement dit, avant ces travaux, l’Elysée ne faisait des efforts que lors de cet événement, tous les trois ans.

"Installer les urnes en bas"

Le manque d'accessibilité des hauts lieux de la République, le député de Dordogne en a encore fait l'expérience pas plus tard que la semaine dernière. Le 18 juillet, dans l’hémicycle, les députés doivent voter pour la présidence de l’Assemblée nationale sauf que Sébastien Peytavie, en fauteuil, ne peut pas atteindre les urnes posées sur la tribune : "La part symbolique est assez désastreuse."

Ce n’est qu’au troisième tour, sur autorisation de la présidence, que l’un des huissiers descendra l’une des urnes pour que le député en fauteuil puisse y glisser, comme les autres, son bulletin de vote : "Installer les urnes en bas et que tous les députés passent en bas pour voter, ce n'était absolument pas compliqué et ça ne coûte rien. Mais on voit que, là-dedans, le poids de la symbolique pèse plus que le côté inclusif." L'Assemblée nationale, le Sénat, le Conseil économique et social : autant de palais de la République qui, selon Sebastien Peytavie, ont besoin de travaux.

Mais l'accessibilité passe aussi par d'autres évolutions.  A l'Assemblée nationale, le député non-voyant de l'Aisne, José Beaurain, viendra bientôt avec son chien. Synonyme, pour lui, d'une plus grande autonomie au sein du Palais Bourbon : "Quand j'aurai le chien guide, quelques semaines d'exercice et ça va aller tout seul. Je verrai comment je m'organiserai avec l'administration de l'Assemblée nationale. Je pense que le chien restera en dehors de l'hémicycle. Mais dès lors que je suis sorti de l'hémicycle pour aller des 4 colonnes jusqu'au Chaban-Delmas ou pour aller aux batiments administratifs, je vais avoir une facilité et une rapidité de déplacement incomparable avec mon déplacement actuellement à la canne blanche." En attendant, José Beaurain souligne que la gentillesse et l'attention des huissiers et de ses collaborateurs parlementaires lui permettent de surmonter bien des difficultés.

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