Santé : depuis la crise Covid-19 il y a quatre ans, "rien n'a été purgé", regrette le patron de la Fédération hospitalière de France

La Fédération hospitalière a publié lundi une étude qui se focalise sur les effets du confinement et de la crise de Covid-19.
Article rédigé par franceinfo
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Des patients attendent d'être pris en charge aux urgences de l’hôpital Saint-Camille de Bry-sur-Marne (Val-de-MArne), le 7 juin 2023. (ALINE MORCILLO / HANS LUCAS VIA AFP)

Au total, "3,2 millions de séjours à l'hôpital ont été reportés ou annulés entre 2019 et 2023", a annoncé lundi 18 mars sur franceinfo Arnaud Robinet, président de la Fédération hospitalière de France, qui publie son premier baromètre de l'activité hospitalière se focalisant sur les effets du confinement. Si l'année 2023 marque un retour des activités hospitalières équivalent à 2019, les conséquences de la crise de Covid-19 ont fortement détérioré la prise en charge médicale en France.

La première cause de ces reports et annulations sont les déprogrammations. "Je rappelle que l'hôpital public a accueilli plus de 85% des patients hospitalisés pour Covid. On a dû déprogrammer à travers les plans blancs", a expliqué Arnaud Robinet. La deuxième cause est un non-recours aux soins chez les plus de 45 ans : "Un Français sur deux a retardé un rendez-vous chez le médecin ou une consultation à l'hôpital et six Français sur dix ont renoncé aux soins durant les cinq dernières années, ce qui est assez inquiétant", a précisé Arnaud Robinet. C'est une conséquence d'un manque de personnel : 7% des capacités hospitalières étaient fermées en 2023. "Les ressources humaines, c'est la mère des batailles", a souligné le président de la Fédération hospitalière.

Mais le renoncement aux soins s'explique également par une "surcharge d'activité dans le service concerné", pour "des raisons financières" et "pour des raisons de disparités territoriales", les distances pour aller se soigner étant parfois trop importantes.

Des conséquences graves pour les patients et le système de santé

Depuis la crise Covid, il y a quatre ans, "rien n'a été purgé", a regretté Arnaud Robinet. Il y a quatre malades chroniques sur dix qui partagent le constat que leur prise en charge a été détériorée depuis 2019. Les conséquences pour les patients peuvent être très graves : "Ça peut être une aggravation des états. Ce sont aussi parfois des cancers qui n'ont pas été diagnostiqués et donc des charges pour le système de santé publique dans les années à venir. Bien évidemment, en termes de santé publique, c'est très, très inquiétant", a-t-il souligné. Les greffes sont également en recul de 7% par rapport à 2020.

Le président de la Fédération hospitalière de France interpelle les pouvoirs publics. Il demande au gouvernement "une loi de programmation avec des objectifs bien définis sur le moyen et le long terme". Par ailleurs, Arnaud Robinet ne veut pas de "l'hospitalo-centrisme". "Nous voulons une meilleure coordination avec l'hôpital, avec la médecine de ville", a-t-il demandé.

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