Hôpital : de nombreux services d'urgences sont contraints de fermer temporairement faute de soignants

Surcroit d'activité et pénurie de personnels obligent certains services d'urgences à baisser le rideau temporairement cet été.
Article rédigé par franceinfo - Laurine Benjebria
Radio France
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L'entrée des urgences, à Bordeaux, en avril 2024. Image d'illustration. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

De nombreux services d'urgences sont contraints de fermer temporairement cet été, en raison d'un manque de professionnels et d'un surcroît d'activité, comme le constate le réseau France Bleu.

Pays de la Loire

Pour la première fois, les urgences de Laval seront ouvertes uniquement six nuits en septembre, assure France Bleu Mayenne. Dans un communiqué, l’association de citoyens contre les déserts médicaux rappelle qu’en juillet le service a été fermé 22 nuits au total, et 18 pour le mois d'août.

En Sarthe, les urgences du Bailleul sont fermées en août les week-ends, les jours fériés et toutes les nuits de 23h à 8h30, selon les informations de France Bleu Maine. Le syndicat FO Santé de la région assure par ailleurs que "dans le Maine-et-Loire, le service d’urgences de la clinique de l’Anjou a été fermé 15 nuits sur le mois de juillet et le sera à nouveau 15 nuits" en août. 

Ces fermetures temporaires ont des conséquences sur les autres hôpitaux situés à proximité. Le syndicat FO Santé des Pays de Loire déplore ainsi dans un communiqué la saturation du service urgences adultes du CHU de Nantes (Loire-Atlantique) en raison notamment de "la fermeture des urgences d’Ancenis tous les jours de 16h à 8h30" du 5 juillet au 1er septembre, annoncée début juillet par France Bleu Loire Océan.

Cette situation se tend d'autant plus qu'en Vendée les urgences de Montaigu sont elles aussi fermées du 13 juillet au 19 août "sans garantie de réouverture", alerte Force Ouvrière. Le syndicat dénonce une "baisse drastique de l’accès aux soins, le manque de médecins et d’infirmiers à l’origine de centaines de fermetures de lits dans la région et de milliers de lits" au niveau national.

Bretagne

Dans les Côtes-d'Armor, le centre hospitalier de Saint-Brieuc fait lui aussi face à un manque d'effectif médial, le poussant à instaurer une régulation temporaire de l'accès aux urgences adultes à partir de ce mercredi et jusqu'au 26 août, rapporte France Bleu Armorique. La population est invitée à appeler le 15 avant de se rendre sur place. Les urgences gynécologiques et pédiatriques ne sont pas affectées par cette mesure.

Provence-Alpes-Côte-d'Azur

Dans le Vaucluse, les urgences de l'hôpital de Carpentras sont ouvertes uniquement le matin (de 8h30 à 13h30) depuis mardi et pour les trois prochains mois, rapporte France Bleu Vaucluse. Seules les urgences vitales et les urgences gynécologiques et obstétricales seront admises. L'hôpital recommande donc aux patients d'appeler le 15 avant de se déplacer, ou de passer par son médecin traitant, par les centres de soins non-programmés ou par la maison médicale de garde.

Nouvelle-Aquitaine

En Dordogne, les urgences de l’hôpital de Sarlat sont fermées depuis mardi jusqu'à jeudi 8h30, prévient France Bleu Périgord. Cette fermeture temporaire a été décidée faute d'urgentiste, les deux médecins étant en arrêt maladie. Invité de France Bleu Périgord, mercredi, Didier Couteaud, directeur de l'Agence régionale de Santé en Dordogne, assure que "la situation s'est améliorée par rapport à l'année dernière". "De janvier à fin juillet 2023, on avait un peu moins de 60 journées de suspensions, de fermetures, contre 23 cette année", affirme-t-il. Il reconnaît que la situation dans les urgences est "compliquée" au niveau départemental, notamment sur "Périgueux" où il y a "eu beaucoup de départs cette année". Le patron de l'ARS en Dordogne tient donc à remercier les soignants pour leur mobilisation, et notamment les "médecins [qui] reviennent sur leur temps de congé pour assurer et faire en sorte qu'on ait le moins de fermetures possibles à Sarlat, Bergerac et Périgueux".

En Charente-Maritime, le groupe hospitalier La Rochelle-Ré-Aunis et les centres hospitaliers de Rochefort et Saintes sont contraints de réguler l'accès à leurs urgences pédiatriques depuis le 26 juin et jusqu'au 15 septembre, en raison d'un nombre insuffisant de pédiatres et du surcroît d'activité lié à la période estivale. Concrètement, entre 20h et 8h les patients sont invités à appeler le centre 15 avant de se déplacer, afin que celui-ci oriente vers la solution de prise en charge la plus adaptée. À Saintes, l'hôpital a dû donner un nouveau tour de vis pour le mois d'août. Depuis le 12 août, les urgences pédiatriques sont ainsi fermées de 17h à 9h du matin, mais aussi les week-ends et jours fériés.

Grand-Est

Les hôpitaux lorrains ont également connu quelques perturbations cet été, alerte France Bleu Lorraine Nord. Le Centre Hospitalier de Briey (Meurthe-et-Moselle) a par exemple été contraint de suspendre temporairement l’accueil des urgences du mardi 30 juillet 16h au mercredi 31 juillet 9h. La prise en charge des accouchements y a également été suspendue du 18 juillet 23h au samedi 20 juillet 8h30, faute de soignants. À Saint-Avold (Moselle), le centre hospitalier a dû adapter le fonctionnement et l’accès à ses urgences, les nuits des 2 et 3 août 2024 de 18h à 8h, déconseillant à la population de s'y présenter spontanément.

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