La situation dans les services d'urgence "n'a pas évolué, voire s'est dégradée" depuis un an, alerte le président du syndicat Samu Urgences de France
La situation dans les services d'urgence "n'a pas évolué, voire s'est dégradée" depuis un an, alerte mercredi 20 novembre sur France Inter Marc Noizet, président du syndicat Samu Urgences de France, confirmant les conclusions de la Cour des comptes. Dans un rapport publié mardi, les sages constatent des urgences toujours "engorgées" malgré la promesse d'Emmanuel Macron de les désengorger d'ici la fin de l'année. "On est très loin du compte", confirme Marc Noizet. Entre la population vieillissante, la diminution du nombre de médecins en ville, et des lits en moins dans les hôpitaux, "vous avez la recette qui fait que les urgences sont en difficulté chronique", explique le syndicaliste.
Le président du Samu Urgences de France regrette que les SAS (services d'accès aux soins) ne soient pas obligatoires pour "diminuer le recours aux urgences". Ces SAS doivent aiguiller les patients vers le bon parcours de soins pour désengorger les services mais ne sont pas présents dans tous les départements, "on est loin de la cible des 100%". Marc Noizet souligne aussi la problématique du manque de médecins praticiens libéraux. "Il faut quasi deux médecins aujourd'hui pour remplacer un médecin qui part à la retraite parce que les médecins d'aujourd'hui ne font plus le même travail en quantité horaire".
Le président du Samu Urgences de France s'inquiète encore du manque de lits dans les hôpitaux et ses conséquences. "L'année dernière, en 2023, on en a encore fermé 4 700 quasiment et c'est 43 000 lits sur dix ans", calcule le syndicaliste. "Ce qui fait des 'patients couloirs', on fait une maltraitance", déplore Marc Noizet. Il dénonce un manque d'anticipation des pouvoirs publics pour faire face au vieillissement des patients qui auront de plus en plus besoin de soins et de lits d'hospitalisaton. "On ne s'est pas inquiété de savoir comment on allait les soigner", regrette Marc Noizet, rappelant qu'"en 2030, un tiers de la population aux urgences aura plus de 85 ans".
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