Hôpitaux : "On a un taux inhabituel de malades" hors Covid aux urgences, s'inquiète le Pr François-René Pruvot au CHU de Lille
Le président de la Conférence des présidents des commissions médicales d'établissement (CME) des CHU français alerte sur une "demande consumériste", des patients qui veulent "être soignés très vite, en urgence".
Face à la cinquième vague de l'épidémie de Covid-19, qui fait peser une pression supplémentaire sur les hôpitaux, le professeur François-René Pruvot, président de la Conférence des présidents des commissions médicales d'établissement (CME) des CHU français, alerte sur un phénomène récent constaté dans les services d'urgence, depuis le retour des vacances de la Toussaint.
Celui qui est aussi président de la CME du CHU de Lille remarque "un taux inhabituel de malades urgents", dans le secteur public comme libéral. "10 à 20 % de malades supplémentaires" arrivent aux urgences pour être soignés, et ce phénomène n'est "pas lié au Covid". Selon le Pr Pruvot, il s'agit plutôt d'une transformation plus profonde du "mode d'utilisation du système de soins", avec une "demande consumériste", des patients qui veulent "être soignés très vite, en urgence".
Cette "demande consumériste" accentue les difficultés de fonctionnement
Cet acroissement des arrivées aux urgences, non liées au Covid, accentue les "difficultés de fonctionnement" actuelles des hôpitaux, dont certains sont confrontés à des problèmes d'absentéisme de soignants, d'arrêts maladies ou de suspensions pour cause de non-vaccination.
François-René Pruvot annonce qu'il va demander aux candidats à l'élection présidentielle "d'injecter la santé dans leur programme", car il pense que nous sommes dans une période "où se rediscute le panorama de l'organisation sanitaire en France", avec "un changement de paradigme culturel" à venir.
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