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"Je me demande pourquoi ils ont fait ça" : après la mort de Naomi à Strasbourg, sa mère accuse le Samu

La mère de la jeune femme de 22 ans, morte fin 2017, ne comprend pas pourquoi sa fille n'a pas été prise en charge rapidement par le Samu, rapporte France Bleu Alsace.

Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Alsace
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Service d'aide médicale urgente joignable au 15 (SEBASTIEN JARRY / MAXPPP)

Les Hôpitaux de Strasbourg ont ouvert une enquête administrative le jeudi 3 mai, après la mort de Naomi en décembre dernier. La jeune femme avait appelé le Samu, qui l'avait orientée vers SOS Médecins au lieu de la prendre en charge directement. La mère de cette jeune femme de 22 ans raconte, ce mardi 8 mai à France Bleu Alsace, le choc qu'elle a ressenti après avoir entendu l'enregistrement de la conversation avec le Samu."J'étais effondrée, abasourdie, choquée", explique Bablyne Musenga.

Je me demande pourquoi ils ont fait ça

Bablyne Musenga

Cette aide soignante s'interroge également sur le fonctionnement du Samu : "Est-ce que le Samu est toujours à sa place ou est-ce que c'est SOS médecins qui devient le Samu ou encore les pompiers ?", se demande-t-elle. "Si elle avait été prise en charge pendant les 10 min où elle parlait [avec le Samu au téléphone], peut-être [que] Naomi serait toujours en vie", regrette sa maman.

Mêmes interrogations pour Louange, la sœur de Naomi. Interrogée par France Bleu Alsace, elle non plus ne comprend pas pourquoi les hôpitaux universitaires n'ont pas réagi en écoutant cette conversation.

Quelqu'un a écouté cet enregistrement, on voit que c'est grave, comment on peut envoyer cela à la famille de la personne et en plus de cela ne pas le traiter correctement ?

Louange

Dans l'enregistrement de la conversation avec le Samu, que la famille de Naomi a pu se procurer, l'opératrice ne semble pas prendre l'appel de Naomi au sérieux. "Madame aidez-moi", demande la jeune Strasbourgeoise. Devant les difficultés de la patiente à s'exprimer, l'opératrice lui répond : "Bon si vous ne me dites pas ce qu’il se passe, je raccroche". "J'ai très mal, je vais mourir", explique Naomi Musenga. "Oui, vous allez mourir, certainement, un jour, comme tout le monde", rétorque son interlocutrice qui lui conseille à trois reprises de contacter SOS Médecins avant de raccrocher.

Les secouristes arrivent trop tard

Dans la matinée du 29 décembre 2017, Naomi appelle le Samu, se plaignant de douleurs abdominales. L'opératrice lui conseille alors de joindre SOS Médecins, qui fait ensuite appel au Samu. Lorsque les secouristes arrivent chez elle, la jeune femme est toujours consciente mais son état se dégrade rapidement. Elle fait un arrêt cardiaque au nouvel hôpital civil de Strasbourg, avant d'être transférée au service de réanimation où elle meurt à 17h30.

L'autopsie de Naomi, réalisée cinq jours après son décès, révèle qu'elle est morte de défaillances multiviscérales, sans que l'on en connaisse l'origine.

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